Andry-Farcy. Un conservateur pas comme les autres

Photo d'archive d'Andry-Farcy assis dans les salles modernes du musée, devant le Fauve de Zadkine et les Aubergines de MatisseVoir l'image en grand
Fils d'un fonctionnaire de l'Instruction publique, Pierre-André Farcy fait ses études à Paris à l'Ecole nationale des Arts décoratifs, il fréquente également l'atelier de Cormon à L'Ecole nationale des Beaux-Arts. Il s'installe à Grenoble en 1907, où il vit de son art. Parmi ses diverses activités artistiques, il réalise des illustrations et des caricatures destinées à la presse locale. Ses peintures et ses dessins, qu'il signe Andry-Farcy, sont exposés dans différents Salons à Paris, à Lyon ainsi qu'à la galerie Fenoglio à Grenoble.

En 1910 il est engagé comme dessinateur publicitaire puis comme critique d'art par Le petit Dauphinois. C'est avec ses affiches et ses célèbres dessins publicitaires des pâtes Lustucru qu'il réalise le meilleur de son œuvre. Andry-Farcy est en effet l'auteur du Per'Lustucru, personnage en pied avec un ventre en forme d'œuf, décoré du célèbre damier, qu'il crée en 1916. Le futur conservateur du musée vit aussi de sa plume. Avant et pendant la première guerre mondiale, il collabore à deux revues grenobloises, éphémères mais importantes, La Cimaise et Les trois roses.

Nommé à la direction du musée en 1919, Andry-Farcy réussit à le hisser au rang de premier musée d'art moderne de France, dès le début des années vingt. Pour parvenir à cet objectif il bénéficia de l'appui, sinon l'approbation, du maire de Grenoble et de la direction des Beaux Arts. Il sut également mettre à profit le formidable outil de communication qu'était Le petit Dauphinois, principal journal local, pour informer les lecteurs de tout ce qu'il réalisait au musée. Enfin, grâce à ses relations privilégiées avec le monde de l'art et en particulier avec les artistes, il obtint de nombreux dons qu'il accrochait aussitôt sur les cimaises. Il poursuivit son action jusqu'à la fin de sa carrière en 1949, année où il fit entrer le jeune Pierre Soulages dans la collection grenobloise. Si aujourd'hui le musée de Grenoble compte parmi les grands musées européens, il le doit pour une large part à Andry-Farcy qui, non sans difficultés, mais grâce à son dynamisme, à sa ténacité et à son charisme réussit à imposer l'art de son temps.