Jésus parmi les docteurs

Claude VIGNON
1623
152,5 x 224,5 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1811
Localisation :
SA07 - Salle 07

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Comme beaucoup d’artistes français du début du XVIIe siècle, Claude Vignon reçoit une première formation en France avant de se rendre en Italie dès 1610. À cette époque, la France se remet à peine des guerres de Religion et ne peut offrir aux artistes ni grands chantiers de construction, royaux ou ecclésiastiques, ni commandes privées. Aussi l’Italie représente-t-elle le seul véritable foyer artistique susceptible de fournir à la fois une émulation intellectuelle et de riches commanditaires. Ami de Simon Vouet à Rome, Vignon partage avec ce dernier une fascination pour les innovations stylistiques du Caravage. Il complète sa formation romaine par des voyages en Espagne et à Venise. À son retour en France en 1623, Vignon peint Jésus parmi les docteurs pour son beau-père, Nicolas Estienne, marchand de drap et grand collectionneur. Son format n’est pas celui d’un tableau de retable mais il est typique des tableaux caravagesques de dévotion privée. On y voit le jeune Jésus au centre, entouré des docteurs richement vêtus de costumes à l’orientale. Le thème est emprunté à l’Évangile de saint Luc et raconte la fugue de Jésus, alors âgé de douze ans, échappant à la surveillance de ses parents : « Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant, et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. » Tout un jeu de gestes et de regards se tisse entre les protagonistes, mettant en scène le récit comme dans une pièce de théâtre. Les personnages grandeur nature, les contrastes violents d’ombre et de lumière, la composition horizontale, tirent leur source des tableaux de Caravage, tandis que la touche sensuelle et les riches étoffes sont un hommage à la peinture vénitienne. Saisi dans l’église du couvent des Célestins à Paris, ce tableau est envoyé au musée de Grenoble en 1811.

Un autre regard

  • France / XVIIe siècle

    Au moment où l'Europe entre en pleine période de Contre Réforme, les tableaux religieux deviennent des supports de dévotion, mais aussi de persuasion.

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