Baigneuses dans un parc

Jean-Baptiste PATER
avant 1736
66 x 82,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat par la Ville en 1890
Localisation :
SA11 - Salle 11

Voir sur navigart

Jean-Baptiste Pater s’est illustré dans le genre des « fêtes galantes » comme son célèbre maître Antoine Watteau, dont il fut le plus fidèle imitateur et le seul véritable élève connu. Pater a puisé nombre de ses sujets dans le théâtre, les textes de La Fontaine et de Molière, la comédie italienne ou encore les scènes villageoises et militaires. Le thème des baigneuses dans un parc revient cependant avec régularité dans son œuvre, chargé d’un érotisme évanescent. Ce tableau fut attribué à Watteau lors de son acquisition par le musée en 1890 avant d’être rendu à Pater. La particularité de certaines couleurs, le ton lilas-rose d’une robe par exemple, et le physique des personnages féminins, à la mince silhouette et aux petites têtes peu expressives, ont contribué à confirmer cette attribution. Parmi les dix-huit figures présentes dans la scène, un personnage étrange se tient derrière la femme à l’éventail et deux jeunes voyeurs tentent de se dissimuler sur la gauche. Une femme allongée, restée à l’état d’ébauche, évoque une statue sur un socle. Perdue dans ses pensées, elle apparaît comme le pendant du dieu-fleuve accoudé au-dessus de la fontaine dans l’attitude traditionnelle de la mélancolie. Ici et là, la blancheur des chemises contraste avec les tonalités brunes du décor et des personnages masculins. Dans l’angle inférieur droit, les trois jupons des baigneuses offrent de jolis jeux de matière et de lumière. Dans cette toile traitée à la manière d’une esquisse, la touche, extrêmement légère par endroits, semble d’une grande fragilité. Certaines parties, dans les robes ou le ciel, sont très poussées, quand d’autres, tels le village du fond et la baigneuse en grisaille, paraissent inachevées. Figurant dans l’inventaire après décès de l’artiste, la toile est inscrite dans la catégorie des « tableaux laissés imparfaits ». Cet aspect non finito était peut-être pour le peintre une manière de porter l’accent sur la fragilité des êtres et des sentiments.

Un autre regard

Découvrez également...