La dolce vita d'Italia Moderna

La proximité de Grenoble avec l’Italie n’est pas étrangère à la richesse des collections transalpines dans les collections du musée ! Du XIVe siècle à aujourd’hui, la visite du musée offre un véritable voyage artistique chez notre voisin…

Ce parcours, en écho à l’exposition Italia Moderna, se limite au XXe siècle. L'Italie contemporaine fait son entrée dans nos murs avec l'acquisition en 1923 d'un tableau de Modigliani, le premier à figurer dans les musées français. En 1933, stimulé par l'action du conservateur Andry-Farcy, le comte Emanuele Sarmiento, mécène et collectionneur installé à Paris, donne à l'institution, désireuse de s’ouvrir à l’art international, vingt-trois œuvres d’artistes contemporains italiens. Un dessein que suivront les conservateurs successifs d’Andry-Farcy offrant ainsi aux visiteurs d’aujourd’hui un parcours à travers les principales tendances de l’art italien du XXe siècle.

Extrait de l’exposition Italia Moderna. La collection d’art italien du XXe siècle. Buona scoperta !

  • Femme au col blanc

    Médium :
    Auteur : Amedeo MODIGLIANI
    Date : 1917
    Dimension : 81 x 60,2 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Achat à la Galerie Bernheim-Jeune en 1923
    Localisation : SA33 - Salle 33

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    Originaire de Livourne (Toscane), Amedeo Modigliani suit un enseignement aux Beaux-arts de Florence et de Venise. Mais c’est dans un Paris en plein ébullition qu’il perfectionne son art, soutenu par des mécènes qui lui fournissent logement, matériel et modèles.

    Voici Lunia Czechowska, elle est l’un d’eux. Le visage oblong de la jeune femme correspond au goût de l’artiste. Resté fidèle à ce canon immuable, Modigliani confère à toutes ses effigies féminines la grâce des vierges du Quattrocento. Le visage énigmatique de la jeune femme doit sa forme particulière aux masques africains, et sa douceur angélique aux Primitifs toscans. Ses yeux sans prunelles, son regard bleu pâle et absent, en font un personnage insaisissable, plongé dans une méditation hors du temps. La modèle et le peintre restèrent amis jusqu’à la mort tragique de ce dernier. En France, le musée de Grenoble est le premier à faire entrer une œuvre de Modigliani, en 1923, dans ses collections.

  • Italia all'asta

    Médium :
    Auteur : Luciano FABRO
    Date : 1994
    Dimension : 335 x 70 x 10 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© droits réservés
    Acquisition : Achat aux héritiers de Luciano Fabro en 2013, avec le concours du FRAM

    Détails

    Depuis ses débuts, Luciano Fabro nourrit une réflexion sur l’identité italienne. La série des Italia (1968-2007), constituée d’une quarantaine de pièces s’inspire de la fameuse « botte italienne ». L’artiste lui fait adopter toutes sortes de matériaux (plomb, fourrure, or, etc). Italia all’asta est quant à elle réalisée à l’aide d’un acier strié fait pour les sols industriels. Deux Italies se croisent ici tête bêche, créant une sorte d’étrange image informelle, aux allures de test de Rorschach. En installant en 1994 cette Italia all’asta sur la façade d’un bâtiment de San Gimignano, l’artiste dénonce les dérives de la politique culturelle et patrimoniale italienne.

  • Synthèse plastique des mouvements d'une femme

    Médium :
    Auteur : Luigi RUSSOLO
    Date : 1912
    Dimension : 85,5 x 65 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Don de l'artiste en 1947

    Détails

    Issu d’une famille de musiciens, poète affilié à l’avant-garde littéraire de Milan, Luigi Russolo s’adonne d’abord à la musique.

    « La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle, la beauté de la vitesse. » C’est cette beauté qu’incarne Synthèse plastique des mouvements d’une femme. Il ne s’agit pas d’un portrait de femme au sens classique du terme. Entièrement décomposée, la figure n’est que tournoiement, spirale et rythme. Démultiplié, son corps dépasse les limites physiques du tableau pour donner la sensation du mouvement quand le bleu intense vient dissoudre la sensation d’espace. Nourri des développements récents de la chronophotographie d’Étienne-Jules Marey et d’Edward Muybridge, l’artiste joue de la répétition du chapeau et des chaussures à talons pour donner un aspect kaléisdoscopique au personnage.

  • Les Epoux

    Médium :
    Auteur : Giorgio DE CHIRICO
    Date : 1926
    Dimension : 60,8 x 50,2 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Don de Paul Guillaume en 1927

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    Né en Grèce, dans une famille italienne cosmopolite, Giorgio de Chirico conçoit, avec la Peinture Métaphysique, une œuvre étrange et onirique, véritable énigme plastique.

    Les Époux, couple fantomatique drapé à l’antique, vu à mi-corps et cerné d’éléments architecturaux et géométriques, incarne cette nouvelle orientation stylistique de l’artiste. Issu d’un même torse, le couple à deux têtes invite ici à toutes sortes d’interprétations : une réinterprétation de tableaux figurant Hector et Andromaque ? Le poète et sa muse ?

  • Le Café

    Médium :
    Auteur : Alberto MAGNELLI
    Date : 1914
    Dimension : 166,7 x 200 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Adagp, Paris
    Acquisition : Don de Mme Susi Magnelli en 1974
    Localisation : SA28 - Salle 28

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    Le jeune peintre florentin Alberto Magnelli s’impose dès 1907 comme une figure singulière et inclassable. Installé à Paris, il découvre les ateliers de Matisse, Picasso, Léger… et se familiarise avec la vie des cafés. Dans ce grand tableau, les personnages – le garçon de café et les jeunes femmes - sont représentés schématiquement. L’artiste imagine une composition rythmique et une gamme colorée très vive. Le Café est emblématique de ce que Magnelli appelle la « demi-figuration » fondée sur l’enchevêtrement de plans colorés, le goût de l’aplat et les cernes noirs. Loin de la sécheresse de l’abstraction géométrique, Le Café évoque l’art de Matisse, découvert par Magnelli lors de son premier séjour parisien.

  • Concetto spaziale (51/52 B9)

    Médium : Huile sur papier marouflé sur toile
    Auteur : Lucio FONTANA
    Date : 1950
    Dimension : 79,8 x 79,8 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Fondation Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Adagp, Paris
    Acquisition : Don de Teresita Fontana au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle en 1979.
    Dépôt au Musée de Grenoble en 1989.

    Détails

    Né à Rosario (Argentine), Lucio Fontana est une figure majeure de l’art italien partageant sa vie entre son pays natal et l’Italie. Il conçoit en 1946 le spatialisme, un programme artistique, utopique et radical.

    Fontana intitule dès lors toutes ses œuvres Concetto spaziale [Concept spatial]. L’artiste outrepasse les limites strictes du tableau. Ici, Fontana a recouvert la feuille de papier de couleur blanche avant de la perforer au poinçon. Le dessin des perforations évoque une constellation énigmatique ; la coupure et le vide sont le gage d’une liberté nouvelle, la possibilité d’un accès à l’infini. Avec son œuvre, il ouvre la voie à nombre de recherches, de l’art in situ aux expériences de l’art minimal et de l’Arte Povera.

  • Etre fleuve 5

    Médium :
    Auteur : Giuseppe PENONE
    Date : 1998
    Dimension : 40 x 40 x 50 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Achat à l'artiste en 2011

    Détails

    Giuseppe Penone sculpte comme la nature agit. Avec les fameux Alberi, qui l’ont rendu célèbre, il remonte le temps de l’arbre pour retrouver en son cœur le jeune arbre enfoui.

    Dès 1981, avec Essere fiume [Être fleuve], l’artiste choisit de reproduire le lent travail d’érosion de l’eau sur la roche. Ici, avec Essere Fiume 5, datée de 1998, deux pierres d’apparence semblable sont placées côte à côte. L’une a été extraite d’une rivière par l’artiste tandis qu’il a sculpté l’autre. Pour cela, il a remonté le cours du fleuve d’où provenait la première et prélevé un bloc de pierre de la montagne. « Copier » une pierre de la rivière signifie pour l’artiste reproduire tous les événements qui se sont imprimés sur elle. Ainsi, celui qui reproduit la forme faite par la rivière devient lui-même la rivière.

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