Mare et lisière de bois

Théodore-Etienne-Pierre ROUSSEAU
1860 - 1865
Huile sur bois
61 x 81 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de la Baronne Salomon de Rothschild aux musées nationaux en 1922.
Dépôt du Musée du Louvre en 1976.

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Théodore Rousseau est le principal représentant de l’école de Barbizon. Ayant choisi très tôt d’être paysagiste, il se forme en travaillant en plein air ainsi qu’au Louvre où il copie les maîtres anciens, en particulier Claude Gellée et les paysagistes hollandais du XVIIe siècle. Au cours de sa carrière, Rousseau peint dans de nombreuses régions de France, mais après chacun de ses voyages il revient dans la région de Fontainebleau, et finit par se fixer à Barbizon en 1847. Millet, qui deviendra son ami, le rejoint deux ans plus tard. Malgré un premier succès obtenu au Salon de 1834, Rousseau a du mal à s’imposer face aux tenants du paysage idéalisé. Ce n’est qu’après 1849 et son retour au Salon que sa peinture sera appréciée des amateurs et de la critique. Résolument tournés vers la nature et la réalité, Rousseau et les peintres de Barbizon ont libéré le paysage des conventions académiques ; désormais celui-ci ne sert plus de décor mais devient le sujet à part entière de la peinture. Mare et lisière de bois présente une vue panoramique, chère à Rousseau, qui rappelle celle des maîtres du paysage hollandais. La composition construite à partir d’une superposition de bandes horizontales – la plaine, la lisière du bois et le ciel – respecte scrupuleusement la topographie du lieu et donne une impression de stabilité. Ce moment particulier d’un coucher de soleil un soir d’automne est peint avec un soin méticuleux. Pour exalter l’aspect tout à la fois naturel et idyllique de ce paysage, l’artiste travaille à l’aide de toutes petites touches et d’une variété infinie de notations colorées, depuis le fouillis de la végétation au premier plan jusqu’à la percée lumineuse du ciel. Le roux et l’orangé dominent tant par leur raffinement que par la profusion de leurs nuances. Si l’artiste éprouve un sentiment d’ordre romantique face à ce paysage, il a cependant recours à une peinture naturaliste pour l’immortaliser.

Un autre regard

  • Le paysage au XIXe siècle

    Au XIXe siècle, la peinture de paysage prend une place considérable dans la production des peintres. Elle cherche à rompre avec l'académisme et ses règles de composition.

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