Signes pour un langage

AGAM
1953
25,7 x 30,9 x 3 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1988 par le Fonds national d'art contemporain.
Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.

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Artiste d’origine israélienne, Yaacov Agam arrive à Zurich en 1949 afin d’étudier l’architecture et l’art de la couleur. Il rencontre Johannes Itten et Max Bill, respectivement anciens enseignant et élève au Bauhaus. En 1951, Agam s’installe à Paris où il travaille dans l’atelier de Jean Dewasne. Dès l’année suivante il produit des tableaux transformables dont l’aspect change selon la place du visiteur ou qui comportent des éléments mobiles et déplaçables (cubes colorés, baguettes, éléments en bois peint). Agam se situe dès lors comme l’un des pionniers de l’art cinétique aux côtés de Vasarely, Soto, Bury, Tinguely, avec lesquels il partage le désir de mettre l’art en mouvement. Curieux de tout, il étend ses activités au théâtre, à la musique, à l’environnement et obtient très vite un grand succès. Il réalise ainsi en 1974 une commande du président Georges Pompidou pour aménager un salon du palais de l’Élysée. Conçu comme un espace pictural à habiter, cet « environnement » fait aujourd’hui partie des collections du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou. Agam élabore un langage pictural qui évolue et se développe dans l’espace et dans le temps grâce à la complicité du spectateur ou d’un acteur autre que l’artiste lui-même.
Signes pour un langage (1953) est caractéristique de ses premières recherches : sur un panneau en bois perforé sont disposés 25 petits cubes et cylindres colorés à l’aide des couleurs primaires et secondaires, du noir et du blanc. Certains sont unis, d’autres recouverts de motifs variés, points, zigzags, lignes droites… Munis d’une tige qui permet de les changer de place selon la trame régulière des trous dans le panneau ou de les faire pivoter sur eux-mêmes, ces éléments sont conçus comme un alphabet et sa ponctuation. Leur « écriture » est ludique, transformable, tel un jeu de dés, par celui qui les manipule. Avec ce relief, l’artiste rappelle qu’une œuvre d’art n’est jamais figée et qu’elle s’accorde à la mobilité du monde.

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