MacArthur Park

Helmut FEDERLE
1987
220 x 330 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Achat à la Galerie Nächst St. Stephan/Rosemarie Schwarzwälder en 1988 par le Fonds national d'art contemporain.
Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.
Localisation :
SA47 - Salle 47

Voir sur navigart

Après avoir réalisé des œuvres stylisées en lien avec le paysage, Helmut Federle s’est tourné vers la création de compositions abstraites en réaction à l’expressionnisme et la figuration. De son séjour à New York en 1979, son œuvre garde la marque de la peinture américaine : ses compositions simplifiées ne sont pas sans rappeler celles de Barnett Newman, et l’aspect un peu fruste de sa facture celles de Clyfford Still. Au-delà de ces influences, l’abstraction de Federle revendique l’expression d’une spiritualité dans l’art, que la forme est chargée de traduire et qui trouve ses racines tant dans les traditions taoïste et bouddhiste que dans la philosophie de Nietzsche et de Schopenhauer. Cette quête de l’essentiel, née d’une angoisse face au vide et à la mort, trouve dans son œuvre une traduction austère, presque minimaliste.
Mac Arthur Park évoque, comme beaucoup d’autres titres d’œuvres de l’artiste, le souvenir d’un lieu précis. La composition est structurée par d’épaisses lignes horizontales et verticales. Leur croisement suggère les initiales de l’artiste en capitales d’imprimerie. Ce jeu formel à partir de la calligraphie est ici riche de résonances orientales. La lettre est prise en compte par Federle pour ses qualités plastiques et structurelles. Et de fait, le tableau se définit comme une architecture linéaire disposée dans un format barlong. Puissante et équilibrée, celle-ci se détache en foncé sur un champ lumineux chromatiquement mal défini. L’oscillation délibérée de la couleur entre le vert et un jaune passé est employée pour rejeter toute séduction. Cette teinte mate et cassée, rendue presque grossière par une facture austère, entre en contraste avec le réseau des lignes grises. De même qu’il s’est servi de la calligraphie comme langage formel, détournée pour les besoins de sa composition, Federle utilise la couleur en l’amputant de son côté attractif afin de s’intéresser aux pouvoirs de l’ombre et de la lumière.

Découvrez également...