Bouddha, Phât, assis en méditation

Asie, Vietnam
XVIIIe siècle - XIXe siècle
41,5 x 24 x 23 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don de Léon de Beylié en 1900

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Bois peint laqué et doré
41,5 × 24 × 23 cm
Don de Léon de Beylié en 1900
MG 2010-0-7

Assis sur une fleur de lotus, symbole de pureté, un Bouddha assis en position frontale réalise le geste, mudra, de la méditation. Il présente un visage rond, fermé, méditatif. Les traits sont exécutés avec une grande finesse. L’ensemble du corps donne un sentiment d’équilibre renforcé par une stabilité que procure la posture du Bouddha. Vêtu de sa robe ainsi que de son manteau monastique, il présente les deux épaules couvertes. Le drapé d’une grande souplesse tombe de manière régulière le long de son corps. La dorure s’écaille par endroits, laissant apparaître la couche inférieure de peinture brunâtre. Parmi les signes distinctifs d’un Bouddha, nous pouvons voir la protubérance crânienne, l’usnisa, les lobes d’oreille étirés et la peau dorée ainsi que les trois plis de beauté à la base du cou. La touffe de poils blancs, l’urna, est rarement visible sur les statues de Bouddha vietnamiennes et cette pièce ne fait pas exception. Le rendu de la chevelure est à souligner, les boucles ont cédé leur place à de véritables pics donnant ainsi l’impression d’un casque. Ces quelques traits évoquent l’ensemble des statues des Bouddhas des trois époques [1] du temple But Thap, situé dans l’actuelle province de Bac Ninh au nord de Hanoï.
Le manque d’attribut ne nous permet d’avancer aucune identification certaine. Il peut s’agir aussi bien du Bouddha Thich Ca Mâu Ni [2], le Bouddha historique, que du Bouddha du Paradis de l’Ouest, A Di Ða [3]. Le Bouddha historique étant rarement voire jamais vu réalisant ce geste, nous pouvons envisager que cette statue soit une représentation du Bouddha du Paradis des Terres Pures de l’Ouest. Peut-être s’agit-il d’une copie, mais Léon de Beylié l’a acquise comme une œuvre ancienne. Elle est visible dans la salle inaugurée en 1900. Quoi qu’il en soit, œuvre originale ou copie, la question de la provenance exacte de cette œuvre reste posée.


[1] Les Trois Époques correspondent au passé, présent et futur.
[2] Sakyamuni en sanskrit.
[3] Amitabha en sanskrit.

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