Cyprès à Cassis

André DERAIN
1907
46 x 38 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs Agutte-Sembat en 1923
Localisation :
SA26 - Salle 26

Voir sur navigart

[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Fauve de la première heure avec Matisse, maniant la couleur pure avec flamboyance dans les années 1904 à 1906, André Derain s’en détache pourtant rapidement pour explorer de nouveaux sentiers plastiques. Il est en effet considéré comme l’un des pères du cubisme avec Picasso et Braque, puisant à la source de Cézanne et de l’art africain pour parvenir à déconstruire et simplifier les formes.
Cyprès à Cassis, réalisé en 1907, atteste de ce moment de transition féconde dans sa production. L’artiste séjourne à Cassis, à deux pas de Marseille, multipliant les paysages où les silhouettes vert sombre des pins reviennent comme un leitmotiv. Dans cette version au format vertical, construite comme un vitrail, les cernes noirs délimitent chaque élément du paysage. Du fauvisme, Derain retient malgré tout une construction spatiale par le seul moyen de la couleur, traitée en aplats et le choix du cerne. Présenté en 1908 au Salon des Indépendants, ce paysage vaudra à l’artiste l’estime d’Apollinaire.


**"Le legs Agutte-Sembat" **

« Visite rapide, enthousiasme difficile à contenir devant de telles œuvres, même dans cette maison fermée après décès. C’est qu’il y avait là des œuvres inouïes, de nombreux Matisse, des Rouault, Marquet, Van Dongen, Signac, Vuillard, Vlaminck, Derain, devant lesquels il était impossible de garder une impersonnelle réserve de platonique savoir-vivre. ».
Tels sont les mots écrits par Andry-Farcy pour décrire la collection qu’il découvre dans la maison des Agutte-Sembat après le décès tragique du couple en 1922.
Marcel Sembat, député socialiste de Paris, et son épouse, l’artiste Georgette Agutte, constituent au cours des deux premières décennies du XXe siècle l’une des plus significatives collections d’œuvres d’art néo-impressionniste et liées au fauvisme. Grâce à la volonté d’Andry-Farcy et au soutien de Paul Mistral, maire de Grenoble, un legs est acté en faveur du musée. Comportant 66 peintures, 74 œuvres d’art graphique, 22 céramiques, 12 sculptures et 3 tapisseries, ce legs constitue le premier grand « coup » d’Andry-Farcy conservateur. Lors de l’inauguration de deux salles dédiées au legs en 1924, le journal La République de l’Isère qualifie les œuvres de « produits de l’inconscience moderne ». Le reste de la presse régionale et nationale salue l’initiative, qui assoit le Musée des beaux-arts de Grenoble comme premier musée d’art moderne en France.
En 1995, le legs Agutte-Sembat est enrichi par celui de Pierre Collart, neveu et héritier du couple, qui rend ainsi la collection originelle quasi complète.

Un autre regard

Découvrez également...