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Pieter VAN BLOEMEN (attribué à)
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix

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Élève à Anvers du peintre de batailles Simon Douw, Pieter van Bloemen part pour Lyon et Rome où il est documenté entre 1685 et 1692. Il revient ensuite à Anvers et y devient le directeur de l’Académie en 1699. Comme son frère Jan Frans van Bloemen (MG D 609), actif à Rome durant la première moitié du XVIIIe siècle, Pieter excelle dans les paysages mais la figure humaine, les animaux ainsi que l’architecture jouent un plus grand rôle encore dans son oeuvre. Ses bergers, voyageurs et militaires – seuls, en groupe ou parfois rassemblés dans des camps ou s’affrontant dans des batailles –, ses marchands de chevaux, maréchaux-ferrants ou cavaliers sont bien observés et rendus d’une manière fidèle et détaillée. La présence du cheval est centrale dans son oeuvre et il le peint parfois dans les compositions d’autres artistes comme celles de son frère Jan Frans. Il reste durant toute sa vie fidèle à son répertoire sans que l’on puisse déceler une évolution sensible. Pieter van Bloemen est l’auteur de plusieurs études de camps militaires, monogrammées et datées[1]. Ses oeuvres le sont presque toujours, contrairement à celles de son frère Jan Frans. Son surnom Stendardo, « bannière » en français, montre l’importance de la vie militaire dans son oeuvre. On lui attribue aussi des études de cavaliers ou d’hommes à la pierre noire ou au lavis, proches du dessin de Grenoble. Exécuté avec des traits énergiques à la pierre noire, ce dessin montre trois cavaliers, l’un de dos, l’autre de face alors qu’un troisième est ébauché en bas à droite. S’agit-il d’un dessin d’après nature ? Sans doute car la spontanéité de la touche et les parties inachevées, comme l’une des jambes du cavalier de droite, plaident en faveur d’une exécution devant le motif. Les deux cavaliers, vus de face et de dos, sont semblables à ceux que l’on trouve dans une peinture, anciennement dans la collection Rospigliosi à Rome[2].
Le 8 décembre 2011, un cavalier attribué à Pieter van Bloemen, au pinceau et au lavis, a été vendu à Londres chez Christie’s (n°214)[3]. Nous pensons que cette oeuvre se rapproche stylistiquement du dessin de Grenoble mais la différence de technique demeure un problème. Un second dessin attribué à Pieter van Bloemen peut ici être évoqué : il s’agit d’une étude de cheval à la pierre noire et à la craie blanche sur papier bleu, vendue chez Sotheby’s à Amsterdam, le 21 novembre 1989 (n°57). Devant le caractère trop dissemblable des trois oeuvres, il semble que seule l’attribution du dessin de Grenoble puisse être acceptée.


[1] Haarlem, Teylers Museum, Port. R. X 85.
[2] Voir Busiri Vici, 1960, pl. LIII, n°1.
[3] Nous remercions Monroe Warshaw de nous avoir donné cette information.

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