Navire halé à quai lors d'une tempête

Adrien MANGLARD
XVIIIe siècle
22,7 x 36,4 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3560, n°295).

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Né à Lyon à la fin du XVIIe siècle, Adrien Manglard s’installa en Italie à partir de 1715. Il suivit des cours à l’Académie de France, en 1717 et en 1718, grâce à l’appui de Charles-François Poerson. Il se forma alors à la peinture de marine. Le 27 mars 1734, le secrétaire de l’Académie royale notifiait, dans le procès verbal de la séance, son envoi de deux tableaux de marines pour son agrément. Deux ans plus tard, il était reçu comme peintre de marine.
Quand Joseph Vernet arriva à Rome en 1734, Manglard était alors considéré par Leone Pascoli comme un « famoso pittor di marine » . Vernet se rendit chez lui le lendemain de son arrivée. Mais Manglard était un solitaire, on lui connaît peu d’amis, encore moins d’élèves. Comme le note Olivier Michel (1982), Joseph Vernet, dont la gloire en tant que peintre de marine allait éclipser l’œuvre de Manglard, se transforma vite en rival. Vernet ne fut pas ingrat pour autant : personne en dehors de lui ne s’est jamais réclamé de Manglard.
Le dessin du musée de Grenoble, qui est une feuille d’assez belle taille, montre une certaine virtuosité dans l’emploi des techniques. La nature déchainée par les vents, la mer démontée offrent une vision préromantique du rapport de l’homme avec la nature. La tonalité sombre de lavis d’encres brune et noire contraste habilement avec les rehauts de gouache blanche. Manglard reçut beaucoup de demandes de compositions sur ce sujet, par des commanditaires italiens ou par les étrangers du Grand Tour.
Le musée de Grenoble possède une autre belle feuille de Manglard, Cascade dans les rochers, dessinée à la sanguine, technique plus rare chez l’artiste, où l’on retrouve une même vision de la nature sauvage (MG D 2563).

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