Buste du sculpteur grenoblois Eustache Bernard

Fils d’un artisan gantier, Léon-Ernest Drivier fait ses études à l’école professionnelle Vaucanson de Grenoble où il est élève d’Eustache Bernard (1836-1904). Il poursuit sa formation à Paris en 1898 grâce à une subvention de la municipalité. Il entre à l’École des beaux-arts et devient l’élève de Louis Ernest Barrias (1841-1905), prix de Rome en 1864. À partir de 1907, il travaille un temps comme praticien dans l’atelier d’Auguste Rodin. Chevalier puis officier de la Légion d’honneur en 1937, il est nommé membre de l’Académie des beaux-arts en 1943.
Le 21 décembre 1904, près de 2 000 personnes assistent, à Grenoble, aux funérailles du sculpteur Eustache Bernard, directeur de l’école de moulages décoratifs et artistiques pour l’emploi du ciment, décédé à l’âge de soixante-huit ans. Trois mois plus tard, un comité présidé par Urbain Basset lance une souscription pour l’érection, au cimetière Saint-Roch, d’un monument sur la sépulture de cette importante figure grenobloise. Le jeune Léon-Ernest Drivier, vingt-six ans, incarnant la nouvelle génération des sculpteurs isérois et ancien élève prometteur de Bernard, est choisi pour réaliser le buste en bronze. Le plâtre conservé au musée de Grenoble est le modèle de cette oeuvre aujourd’hui disparue. Ses dimensions sont inhabituelles, car plus réduites que les bustes classiques, exécutés généralement à l’échelle humaine. Bernard est représenté à mi-buste, la tête légèrement tournée. Le piédouche est de même dimension que le sommet de la colonne rectangulaire sur lequel il est placé. La face avant de ladite colonne à la base évasée arbore des inscriptions et un décor d’emblèmes traités en bas-relief (la palme, symbole chrétien du martyre qui évoque ici le deuil, l’affliction ainsi que les honneurs, les outils du sculpteur, le ruban, les végétaux).