La Lame de rasoir

Sophie CALLE
1989
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Chantal Crousel en 1998 par le Fonds national d'art contemporain.
Dépôt du Centre national des arts plastiquesau Musée de Grenoble en 2014.

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[Cartel de l’exposition En roue libre. Balade à travers la collection d'art contemporain du musée, musée de Grenoble, 1er avril-3 juillet 2022]

Sophie Calle voyage durant sept ans à travers le monde avant de décider de sa vocation d’artiste. Son oeuvre qui s’apparente à une forme de mythologie individuelle s’élabore à mesure que s’écrit sa biographie. Associant toujours photographies et textes, admiratrice de Georges Pérec et du Nouveau Roman, l’artiste est une « faiseuse d’histoires ». Interrogeant les ressorts de l’intimité et des affects, la disparition et le manque sont des leitmotivs de sa création conduite selon des règles du jeu bien précises.

Mélangeant volontiers la fiction à sa propre existence, Sophie Calle considère que l’art a vocation thérapeutique, que l’on peut y soigner ses blessures. Le dessin La Lame de rasoir qui appartient à la série des Autobiographies l’illustre bien. Un récit accompagne ici comme souvent un grand dessin. Elle raconte qu’elle prenait la pose, nue, pour un groupe de dessinateurs et que l’un d’entre eux lacérait systématiquement, à l’issue de chaque séance, son portrait, la mettant littéralement en pièces. Ici encore, en associant image et narration, Sophie Calle tente de conjurer ses angoisses et ses obsessions. Dans ce travail se croisent le réel et la fiction, l’artiste et son double.

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