Novembre

Diodore RAHOULT
1857
81 x 118 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1857

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Très attaché à sa ville natale, Diodore Rahoult doit à Grenoble une grande partie de sa réussite. Dans les années 1830, le jeune rapin, accompagné d’Henri Blanc-Fontaine – son ami de toujours –, entre dans l’atelier du professeur Horace Mollard, peintre spécialisé dans le paysage. Malgré un premier envoi refusé au Salon de Paris en 1837, le Grenoblois persiste dans la voie qu’il a choisie. Mais l’enseignement provincial a ses limites, que Rahoult tente de dépasser en rejoignant l’atelier parisien de Léon Cogniet (1794-1880) en 1842. Quatre ans plus tard, il visite l’Italie dont il revient avec de nombreuses esquisses et de grands progrès dans son art. Parallèlement, l’artiste reçoit plusieurs commandes, dont une de la municipalité qui le sollicite afin de réaliser deux tableaux destinés à orner l’église Saint-André. Nonobstant ses multiples obligations, Rahoult prend le temps d’explorer le Dauphiné. En 1853, il accompagne Henri Blanc- Fontaine et le peintre espagnol Francisco Laso (1823-1869) pour un séjour à La Grave dans les Hautes-Alpes[1]. En 1857, une excursion près de La Mure, en Isère, lui inspire l’oeuvre intitulée Novembre. Dans cette scène de genre, le peintre illustre un groupe de jeunes bergers ramenant leur troupeau sous un ciel sombre et menaçant. Les enfants, rassemblés autour d’un feu dont le panache attire le regard du spectateur et fait le lien entre la terre et le ciel, montrent des attitudes différentes. Qu’ils soient debout, assis ou allongés, tous partagent ce moment de détente et de convivialité. L’emploi de gris et de bruns, associés aux clairs-obscurs, confère à ce paysage bucolique une ambiance singulière. Comme à son habitude, Rahoult apporte une touche de candeur à son tableau en l’animant par la présence innocente des enfants et de quelques animaux. Cette huile sur toile, exposée au Salon de Grenoble en 1857 et acquise par la Ville la même année, connaît un réel succès auprès des Grenoblois. En outre, sa participation au Salon de Paris en 1859 confirme ses qualités de peintre.


[1] Blanc-Fontaine peint dès son retour Souvenirs de La Grave (1855), l’une de ses plus célèbres toiles (MG 448).

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