La Mère et l'enfant

Edouard d' APVRIL
vers 1885
161 x 106,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de l' Association pour la création d'un Musée des artistes dauphinois en 2015

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Apprécié pour ses portraits où il associait à un beau métier de peintre un sens certain de la psychologie, Édouard d’Apvril était aussi recherché pour ses scènes de genre, souvent consacrées à la vie quotidienne des paysans. Avec une oeuvre telle que La Mère et l’enfant, il s’attache plutôt à l’univers bourgeois et unit dans une même composition ces deux veines, puisque sous prétexte d’une scène d’édification – la leçon maternelle – il brosse deux portraits féminins pleins de charme et de poésie. On retrouve ici le goût de l’artiste pour la peinture hollandaise du siècle d’or, avec cette manière qu’il a de jouer avec l’ombre et la lumière, à l’instar de Rembrandt, pour créer une atmosphère à la fois recueillie et chaleureuse. De fait, pour l’essentiel, l’espace est plongé dans l’obscurité, les personnages eux-mêmes étant vêtus de sombre. Seules quelques touches de lumière viennent éclairer les visages et les mains, concentrant l’attention sur ces points qui, à l’évidence, donnent sens à ce colloque familial. L’aspect lénifiant de cette oeuvre, qui au demeurant constitue un témoignage exemplaire d’une certaine peinture bourgeoise du XIXe siècle, est tempéré par l’authenticité de ces figures qu’Édouard d’Apvril a dépeintes avec une véritable empathie. Est-ce son épouse et sa fille qu’il a représentées ici ? On l’ignore. Mais en revanche, une photographie atteste qu’il a conservé ce tableau au moins vingt ans, preuve s’il en est de son attachement à cette oeuvre.

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