Saint Florian

Allemagne, Bavière
vers 1520
83,6 x 50 x 33,7 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Léon de Beylié en 1900
Localisation :
SA04 - Salle 04

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Saint Florian est l’un des saints les plus populaires du sud de l’Allemagne ; il aurait vécu durant les persécutions de Dioclétien. Ancien légionnaire et haut fonctionnaire romain converti au christianisme, Florian se rendit à Lauriacum, actuelle ville d’Enns, pour réconforter quarante soldats chrétiens emprisonnés par le préfet Aquilinus. Arrêté en chemin, Florian refusa d’offrir un sacrifice à une divinité romaine et fut martyrisé puis jeté dans l’Enns avec une meule attachée au cou. Plus tard, une femme nommée Valeria vit en songe Florian lui demandant de l’enterrer décemment sur ses terres. Selon la légende, elle trouva le cadavre du martyr échoué sur un rocher et le transporta sur une charrette attelée par des bœufs. Alors que les animaux, mourant de soif, refusaient d’avancer, une source miraculeuse jaillit à proximité. Par la suite, saint Florian sera invoqué contre les inondations et, à partir du XVe siècle, contre les incendies. Dans ce bois polychrome de l’école d’Ulm, le traitement schématique des couleurs, des proportions de la figure, debout sur un morceau de bois peint en bleu évoquant le fleuve, ainsi que de la maison en flammes sont caractéristiques de la période du gothique tardif. Cependant, la figure en ronde-bosse se déploie librement dans l’espace et l’élégant jeu de courbes, créé par le léger déhanchement du corps, l’inclinaison de la tête et les bras qui s’écartent du corps, rattache la sculpture au début de la Renaissance. Le personnage est coiffé d’une toque et vêtu d’un pourpoint et d’une jaque serrée à la taille munie de manches et de basques longues et amples. L’artiste a abandonné le rendu complexe des plis cassés, « en épingle à cheveux », pour de longs plis parallèles et souples. L’œuvre pourrait être celle du sculpteur Daniel Mauch ou de son entourage, ce que confirme le traitement du visage du saint, marqué par des yeux tombants empreints de tristesse. Daniel Mauch est en effet un des premiers sculpteurs à avoir introduit dans son art le style moderne de l’art de Lucas Cranach et celui des artistes italiens de la Renaissance.

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