Jeune fille vue de profil

Michel François André BARDON dit DANDRÉ-BARDON
XVIIIe siècle
18,6 x 12,3 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à Paris par Jay grâce à une souscription des Grenoblois en 1799

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Étude de figure (MG D 411)
Étude de jambes drapées (MG 2011-0-93)
Jeune fille vue de profil (MG D 182)

Les trois feuilles sont préparatoires à un même retable, dédié à saint Heldrad, et conservé dans l’église Notre-Dame-du-Rosaire de Lambesc . Le musée Magnin à Dijon possède une esquisse peinte de la composition avec quelques variantes (Inv. 1938F273) . L’Étude de figure (en haut à gauche dans le tableau) était classée à Castiglione, L’Étude de jambes (préparatoire à la figure du ressuscité) dans les boîtes « vrac » et enfin la Jeune fille de profil (placée dans le tableau à gauche devant le berger) sous le nom de Bouchardon. Ce dernier dessin, acquis en 1799, figure parmi les premières feuilles a être entrées dans la collection.
En 1742, Jean-Baptiste Seguin, bourgeois de Lambesc, commande à Dandré-Bardon un grand tableau pour la chapelle saint Heldrad dans l’église Notre-Dame-du-Rosaire. A cette date, l’ancien élève de Jean-Baptiste Vanloo et de Jean-François de Troy est un artiste confirmé. Après un séjour à l’Académie de France à Rome (1725-1731), Dandré-Bardon fait un bref passage à Aix jusqu’en 1734, avant de rejoindre Paris pour être reçu à l’Académie (1735). De nouveau sollicité en Provence, le peintre s’y établit entre 1741 et 1752 avant de rentrer définitivement à Paris. C’est durant ce second séjour, alors qu’il fonde l’École académique de Marseille, tout en réalisant de nombreuses commandes pour la ville et les églises d’Aix, qu’il est appelé à Lambesc.
Petit village situé au cœur de la Provence, cette ancienne baronnie, jadis propriété des Guise, devient l’un des hauts lieux de l’histoire provençale au XVIIe et au XVIIIe siècles lorsque, à partir de 1647, les Assemblées générales des communautés du pays de Provence choisissent de siéger dans la ville. Cette situation entraîne la mise en chantier d’hôtels particuliers et de nouvelles églises.
En 1743, un autre événement important permet de mieux comprendre la commande d’un tel sujet à Dandré-Bardon : l’acquisition par le curé de Lambesc d’une relique de saint Heldrad à qui l’on attribuait de nombreux miracles et guérisons. Né à la fin du VIIIe siècle à Ambon, petit bourg situé au cœur des Alpes de Provence, Heldrad, administrateur de domaine connu pour ses fondations charitables, s’établit en Italie comme abbé de Novalèse (diocèse de Suze). En 1670, dans son ouvrage intitulé La gloire de la Novalaise, publié à Chambéry, le moine cistercien Rochex indique par erreur que le saint avait vu le jour à Lambesc. Cette information erronée est probablement à l’origine de l’arrivée des reliques et du développement du culte local d’Heldrad. Nous n’avons pas identifié la résurrection miraculeuse illustrée par Dandré-Bardon avec un épisode précis de la vie d’Heldrad, mais le sujet souligne la plus grande qualité du personnage, surtout connu pour la fondation d’hospices charitables.
Depuis la publication du catalogue de l’artiste par Daniel Chol en 1987, l’apparition d’un nombre important de dessins, en général assez facilement reconnaissables, a considérablement modifié le corpus graphique de Dandré-Bardon .

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