Jean-Marie Léonce Mesnard, un nouvel élan pour la collection d'art graphique
Rochefort (Charente maritime), 1826 – Grenoble, 1890
Homme du Second Empire, maître des requêtes au Conseil d'Etat, Léonce Mesnard descend d'une longue lignée de magistrats de Charente-Maritime. Venu s'installer à Grenoble à l'âge de six ans pour quatre années, il restera attaché à cette ville où il terminera ses jours en 1890. Sa passion de collectionneur et d'amateur d'art - il publiera plusieurs opuscules sur la musique et la peinture, et en particulier une étude sur les deux tableaux de Gaspard de Crayer du musée de Grenoble – prendra à partir de 1869 le pas sur sa carrière politique. Il se retire de la vie publique à Grenoble en 1870, pour vivre de ses rentes et se consacrer à ses collections qui comprenaient plus de seize mille objets.
Si Léonce Mesnard a donné des peintures et des objets au musée, ce sont ses dessins et estampes qui sont venus enrichir considérablement la collection grenobloise. De son vivant, Mesnard donne régulièrement des dessins (48 entre 1869 et 1890), mais c'est surtout le legs, entré en deux fois en 1902 et 1914, qui fait date par le nombre et la qualité des œuvres (3200 dessins et estampes de toutes les écoles, du XVe au XIXe siècle) et qui permet au musée de Grenoble de rassembler une collection de dessins digne de ce nom.
Aujourd'hui, près des deux tiers des dessins anciens proviennent de ce fonds qui comprend des feuilles italiennes de Salviati, Palma le Jeune, le cavalier d'Arpin, Guerchin, Piazzetta, Tiepolo, françaises de Jean Boucher, La Hyre, Champaigne, Vouet, Coypel, Boucher, Fragonard, Hubert Robert, hollandaises de Rembrandt, flamandes de Jordaens, pour se terminer avec quelques chefs-d'œuvre du XIXe siècle, comme une draperie de jeunesse de Delacroix.