Le Christ apparaissant à saint Antoine Abbé

Simon VOUET
vers 1638 - 1639
278 x 163 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1799
Localisation :
SA08 - Salle 08

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Tout comme le Repos de la Sainte Famille _, ce tableau a été commandé à Simon Vouet vers 1638-1639 pour orner l’autel d’une chapelle privée dans une église parisienne. Le thème ici représenté est la tentation de saint Antoine, directement inspiré de la Légende Dorée de Jacques de Voragine. Assailli au désert par un terrible démon, cette créature étrange aux ailes d’insecte et habillée de sombre qui se confond avec les rochers, saint Antoine est délivré de ses tentations par l’apparition du Christ. Le saint ermite se reconnaît à ses attributs : la clochette servant à éloigner les démons, le chapelet à gros grains, le Tau bleu cousu sur ses vêtements et le sanglier, créature envoyée par le diable qu’Antoine était parvenu à domestiquer. Vouet paraît avoir suivi les consignes précises données par son commanditaire, le lieutenant civil Antoine Dreux d’Aubray, soucieux d’évoquer son saint patron. Le tableau était en effet destiné à orner le retable principal de la chapelle funéraire de sa famille dans l’église de l’Oratoire, rue Saint- Honoré. Cette église, devenue sous Louis XIII, en 1623, chapelle royale du palais du Louvre, avait à l’origine été fondée par Pierre de Bérulle, en 1611, dans le but de former théologiquement et spirituellement des prêtres capables de contrer l’influence de la Réforme. Cette œuvre est conforme au programme d’édification spirituelle souhaité par la Contre-Réforme : clarté du discours et efficacité de l’image. Construit selon une spirale ascendante reliant symboliquement les deux espaces – celui, sombre et tourmenté, où se trouvent le saint et son démon, et celui, lumineux et aérien, où siègent le Christ et les anges –, ce tableau illustre la virtuosité de l’artiste dans le langage des gestes et le rendu des draperies. Comme le _Repos de la Sainte Famille, cette œuvre a été saisie à la Révolution et envoyée en 1799 au musée de Grenoble.

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