MM2

Simon HANTAÏ
1964
265,5 x 220 x 3 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Achat à la Galerie Jean Fournier en 1965
Localisation :
SA44 - Salle 44

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Formé à l’École des beaux-arts de Budapest, Simon Hantaï quitte son pays et arrive à Paris en 1948. Au début des années 50, ses premières peintures surchargées de formes organiques, intégrant collage, frottage et – déjà – pliage, séduisent André Breton. Mais en 1955 l’artiste rompt avec le surréalisme et commence à peindre de grands tableaux gestuels, revendiquant un automatisme non figuratif. L’année précédente, il avait découvert l’abstraction lyrique de Georges Mathieu et l’Action painting de Pollock, dont il retient l’idée du all-over. Avec la série des Peintures de 1958- 1959, jour après jour Hantaï couvre entièrement ses tableaux de petites touches transparentes et d’écritures (textes de saint Augustin, Hegel, Heidegger…). L’œuvre évolue alors vers un langage dépouillé et apaisé.
À partir de 1960, il abandonne la toile montée sur châssis et adopte « le pliage comme méthode », souvenir de l’art populaire hongrois et pratique qui restera la base de son travail, déclinée en différentes séries depuis les Mariales (1960-1962) jusqu’aux Tabula (1973-1982) et aux Laissées (1981-1994). La toile libre est froissée, pliée ou nouée et enfin aplatie au rouleau avant d’être peinte d’une ou plusieurs couleurs. Ce n’est qu’au moment du dépliage, moment essentiel du travail, que l’œuvre se découvre au peintre. MM2 appartient à la série des Panses, réalisée entre 1963 et 1965, dans laquelle Hantaï concentre le pliage au centre de la toile, les bords restants vides. La toile est nouée aux quatre angles en un sac informe, pliée, peinte et dépliée plusieurs fois jusqu’à ce qu’aucune plage blanche ne subsiste, contrairement aux séries ultérieures où le blanc des plis non peints occupera une place essentielle. Ici, le processus a fait naître une forme pleine, d’où les titres donnés par le peintre à cette série, tous inspirés du mot hongrois bendös qui désigne la charcuterie dégustée à la fin des moissons mais aussi le ventre rond d’une femme enceinte : d’abord Maman ! Maman ! (MM2), puis Saucisses (en référence à un texte d’Henri Michaux qu’il admire), et enfin Panses.

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