Compression de motocycles

CÉSAR (César BALDACCINI, dit)
1970
65 x 43 x 22 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de l'artiste en 1976
Localisation :
SA39 - Salle 39

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César Baldaccini, dit César, est formé aux techniques traditionnelles de la sculpture à l’École des beaux-arts de Marseille jusqu’en 1938 puis à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris à partir de 1943. À la fin des années 40, il rompt avec les pratiques académiques et, pour des raisons économiques, réalise des œuvres à l’aide de déchets industriels. Les ferrailles qu’il récupère, assemble et soude entre elles vont donner naissance à un étrange bestiaire constitué principalement d’oiseaux et d’insectes. Bientôt subjugué par la presse à métaux d’un atelier industriel dans lequel il travaille, César l’utilise pour créer des sculptures plates à partir de plaques de métal. S’appropriant ainsi un geste et une technique, celle de la compression, il s’associe au groupe des Nouveaux réalistes fondé par Pierre Restany, et présente au Salon de Mai 1960 ses premières voitures compressées. Très vite, il ajoute des variables à ce procédé mécanique, modulant la pression, choisissant la couleur des véhicules ou intervenant sur le résultat final. Il obtient ainsi des « compressions dirigées » qui réintroduisent sa subjectivité. Pendant l’été 1970, César s’installe dans le Sud de la France et court les ferrailleurs, les brocantes et les décharges à la recherche de rebuts divers. À Nice, il découvre un lot de motocyclettes qu’il va compresser intégralement, selles, pneus, rétroviseurs, phares et moteurs inclus. Ce procédé diffère des compressions de voitures des années 60 qui sont de simples carcasses métalliques sans les organes internes. Compression de motocycles est constituée de deux mobylettes, l’une bleue, l’autre noire. La première est difficile à identifier tandis que la selle et le porte-bagage noirs de la seconde, bien lisibles au centre du bloc, sont caractéristiques du fameux VéloSoleX produit en France de 1946 à 1988. Le format réduit de cette compression en concentre la force et l’impose au regard comme un totem dédié à la modernité, une modernité incarnée par l’artiste qui a représenté la France à la 46e Biennale de Venise en 1995 et dont le nom et l’œuvre sont devenus depuis 1976 une récompense cinématographique.

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