Le Christ et les disciples

Nicolas PLATTEMONTAGNE (DE)
XVIIe siècle
27,6 x 20 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don de Jean Marie Léonce Mesnard en 1873

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Entré avec la collection Mesnard sous une attribution à Philippe de Champaigne, le dessin a été rejeté du Corpus de ce dernier par Bernard Dorival (1976) ; la proposition d’attribution à Nicolas de Plattemontagne, émise oralement par plusieurs historiens d’art, a été entérinée par Frédérique Lanoë (2009). De fait, l’exécution vigoureuse de l’étude à la pierre noire, la schématisation des visages, la grosseur des mains correspondent bien au faire de l’artiste. Grâce aux travaux de Pierre Rosenberg et de Nathalie Volle (1980) et, plus récemment, de Frédérique Lanoë, on mesure combien le style de Plattemontagne diffère de celui qui fut son maître, Philippe de Champaigne, dont la manière, pour les esquisses, est moins appuyée, moins abrupte. L’artiste met ici ses figures en place et définit attitudes et draperies de manière rapide ; le Christ, qui indique du bras vers la gauche, semble vouloir convaincre ou apaiser ses disciples alors que ceux-ci paraissent s’inquiéter pour lui et vouloir le protéger ou le prévenir. La scène pourrait évoquer l’épisode de "Laissez venir à moi les petits enfants" (Marc, 10:13-16) mais elle est trop incomplète pour pouvoir proposer un thème précis. Le dessin est comparable à d’autres études esquissées comme Saint Luc montrant le portrait de la Vierge (France, collection particulière ; Lanoë, 2009, p. 159, n°174 repr.). Plattemontagne adhère au langage de Philippe de Champaigne, artiste avec lequel il avait participé, aux côtés de son ami Jean-Baptiste Champaigne, neveu de Philippe, à la réalisation de plusieurs chantiers royaux à l’abbaye du Val-de-Grâce et au palais des Tuileries. A partir des années 1660, après sa réception à l’Académie et entamant une carrière plus indépendante, il se montre également sensible à la rhétorique de Charles Le Brun et, avec la maturité, à une évolution stylistique importante dont le dessin de Grenoble constitue un bon exemple.

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