Homme drapé et étude de bras

François VERDIER
XVIIe siècle
Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier vergé chamois
24,2 x 21,6 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Mode et date d'entrée inconnus (probablement collection L. Mesnard).

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Parallèlement aux dessins finis, qui sont les plus nombreux, on trouve également quelques rares études dans l'œuvre dessiné de Verdier. Ces œuvres soulignent la formation de l’artiste et ses qualités d’académicien. Éleve de l’Académie royale, François Verdier y est remarqué dans un premier temps pour ses talents graphiques en obtenant des prix de dessin en 1668 et 1671. Il est agréé en 1676 et reçu en 1678 avec un Combat d’Hercule contre Gérion (coll. part). Entre temps, les qualités de l’artiste dans l’art de la composition et sa maîtrise de la peinture, lui font obtenir la prestigieuse commande du May de Notre-Dame de 1677, La Résurrection de Lazare, dont la réalisation était en général confiée à un jeune peintre prometteur. En 1678, grâce à la recommandation de Le Brun, Verdier prend le chemin de l’Italie pour parfaire sa formation. Il y séjourne plusieurs années avant de rentrer à Paris et d’être nommé professeur à l’Académie royale en 1684. Le peintre continue d’entretenir des liens forts avec Le Brun dont il épouse la nièce en 1685. Profitant de l’appui de ce dernier, Verdier obtient une importante commande de peinture pour le Trianon (1688-1698) et travaille beaucoup en tant que cartonnier pour la manufacture des Gobelins[1] , en même temps que des peintres comme René-Antoine Houasse ou Noël Coypel . Après la mort de Le Brun en 1690, la carrière de Verdier est ralentie et le peintre disparaît des comptes des Bâtiments du Roi après 1699. C’est durant ces années qu’il semble s’être abondamment consacré au dessin.
L’homme ressuscité est très probablement une étude destinée à une scène de Résurrection. Il existe de Verdier une grande toile sur ce sujet, datée de 1677, aujourd’hui conservée à l’église de Saint-Germain-des-Près[2] . Le May de Notre-Dame, aujourd’hui perdu mais connu par une gravure, montrait également le même thème. Le dessin de Grenoble, où plusieurs solutions pour la position des bras sont indiquées, ne correspond exactement à aucun de ces deux tableaux. Il pourrait s’agir d’une première pensée pour l’une des deux toiles mais il convient d’être prudent tant Verdier aimait répéter ses inventions avec de légères modifications. Une fois de plus, dans l’expression des passions et la construction de la figure, la dette de Le Brun est évidente.


[1] Signalons ici deux autres dessins de Verdier, conservés à Grenoble, montrant des guerriers assis en armure (MG D 1653 et MG D 1654). Ces œuvres, qui étaient jusqu’ici classées parmi les anonymes français du XIXe siècle, semblent dériver des modèles de Le Brun pour la Portière des Renommées, Mars, tapisserie conservée à Pau, musée du Château, Inv. P.92.
[2] Huile sur toile ; H. 4.12 ; L. 3.20. Signé en bas à gauche Verdier 1677. Le tableau a été parfois identifié avec le may de Notre-Dame réalisé la même année. Toutefois la composition est ici un peu différente de celle du may connue par l’estampe.

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