Femme aux fruits (Allégorie du goût)

Joseph-Ignace François PARROCEL
XVIIIe siècle
Plume et encre brune, lavis brun et gris sur papier vergé beige
9 x 13,9 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3547, n°476).

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La plus grande confusion entoura, jusqu’à récemment, l’œuvre et la carrière de Joseph-François Parrocel. Toute une partie de sa vie avait été attribuée à son frère Pierre-Ignace Parrocel (né en 1702). Fabrice Denis a pu démontrer, dans un travail universitaire malheureusement inédit , que l’ensemble de la production artistique que l’on donnait à Pierre-Ignace, tout comme les principales étapes de son existence, relevaient en vérité de Joseph-François. L’artiste en effet utilisa fréquemment le prénom de son frère à la place du sien. Il entremêla même, par moment, le prénom d’Ignace au sien signant ainsi un autoportrait à l’eau-forte (Avignon, musée Calvet) « Joseps Igns Parrocel / Fillius Pictor Avenione encis / AEt. 43 1746 ». Le musée du Louvre forgea alors un nom de convention, en insérant entre les deux prénoms de Joseph-François Parrocel, l’un des deux prénoms de Pierre-Ignace. C’est ainsi qu’est « né » en 1997, dans l’Inventaire général des dessins français (t. XIII) du musée du Louvre, Joseph-Ignace-François Parrocel.
Son œuvre graphique est aussi abondant que varié. Il traita tous les sujets : la religion, l’allégorie, l’histoire antique, les scènes de la vie sociale, le portrait, le paysage, l’architecture, les animaux… et sous toutes les formes : esquisses d’ensemble, croquis d’observation, études de détails. Comme Charles Parrocel, la technique graphique de Joseph-Ignace-François Parrocel se partage en deux catégories : les sanguines ou pierres noires parfois rehaussées de craie et les études à la plume et au lavis de gris.
L’ensemble des feuilles de Joseph-Ignace-François Parrocel, conservées au musée de Grenoble, se distingue par son excellence. La Femme aux fruits est d’une grande beauté dans l’exécution et séduit par son mouvement très libre. L’artiste oppose avec bonheur les plages étales de lavis gris et la sinuosité linéaire des traits de plume. Il y a beaucoup de grâce et d’ampleur dans la disposition des plis de la robe. La forme cintrée de la partie supérieure signale peut-être une étude pour un dessus-de-porte.
La figure décrit possiblement une allégorie du goût. Joseph-Ignace-François Parrocel a réalisé plusieurs allégories des sens : une Allégorie de l’odorat, peinture à l’huile sur toile signée et datée « J. Parrocel 1757 » se trouve dans la collection de la banque BNP-Paribas et une autre Allégorie du goût, dessin à la pierre noire avec rehaut de blanc, est passée en vente il y a une vingtaine d’année à Drouot[1] .


[1] Vente Paris, Ader Picard Tajan, 11 juin 1990, lot numéro 132.

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