Paysage

Christian Wilhelm Ernst DIETRICH
milieu de XVIIIe siècle
Crayon graphite et pierre noire sur papier vergé beige clair
24,2 x 21,1 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (Lot 3559, n°2046)

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Il est impossible de se faire actuellement une image de la variété et de la richesse de l’art de Dietrich. Celui-ci signe dès 1732 ses oeuvres « Dietricy », vraisemblablement pour italianiser son nom et rendre ainsi sa production plus attractive sur le plan commercial. Son oeuvre comprendrait environ deux mille tableaux et des milliers de dessins.
En 1731, Auguste le Fort le nomme peintre de la cour de Saxe, ce qui lui assure très rapidement une renommée européenne. Dietrich travaille toutes les techniques, s’essaie à tous les styles et aborde tous les sujets. Il se montre parfois proche de Rembrandt, de Watteau, plus tard de Rubens, adoptant même parfois la manière des artistes hollandais italianisants. Si cet éclectisme l’a rendu suspect aux yeux de la postérité, le fait de se mesurer aux maîtres et de savoir les imiter à la perfection est plutôt considéré à son époque comme une qualité. Après un voyage en Italie en 1743- 1744, il devient inspecteur de la Gemäldegalerie de Dresde. Aux yeux de ses supérieurs, sa connaissance de tous les styles lui offre la possibilité d’acquérir des peintures du passé et de savoir les restaurer.
Élève de Johann Alexander Thiele, Dietrich reçoit une première formation de paysagiste. La feuille de Grenoble témoigne avec éclat de son talent dans ce domaine et ce dès le début de sa carrière[1]. Étudié d’après nature et légèrement tracé à la pierre noire, le dessin représente un chemin dans la forêt, bordé d’arbres et de rochers habilement disposés. Toute sa vie, Dietrich dessine d’après nature, à la pierre noire, en se servant de petits traits sinueux qui révèlent son goût pour le pittoresque. Parmi les nombreux dessins du maître conservés au Louvre, deux paysages exécutés à la pierre noire sont très proches de la feuille de Grenoble : l’un est signé et daté de 1749 (Inv 18569), l’autre également signé est daté de 1757 (Inv. 18554). Représentant les environs de Dresde, la feuille de Grenoble se situe vraisemblablement à la même période.
Un autre paysage, contemporain de celui du musée de Grenoble, signé de la même manière, est conservé au palais des beaux-arts de Lille (Inv. 3071). La signature, peut-être autographe, illustre la renommée de Dietrich. Preuve de son talent, on le nomme en 1764 professeur pour la peinture de paysages à l’Académie de Dresde.


[1] Voir Schnitzer, 2002-2003, p. 95-99.

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