Chasse au faucon

Johann Elias RIDINGER
XVIIIe siècle
Plume et encre noire, lavis d'encre grise sur dessin sous-jacent au graphite, trait d'encadrement partiel à la plume et à l'encre noire sur papier vergé beige lavé de sanguine
5,4 x 14,6 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3559, n°2059).

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La seule tentative de dresser le catalogue raisonné de l’oeuvre de Ridinger revient à Georg August Wilhelm Thienemann en 1856. Cet auteur publia également une belle biographie de l’artiste, écrite par un ami en 1764 et corrigée par Ridinger en personne. Formé par son père, qui modèle des petites figures dans ses moments de loisir, et par un peintre local (Christian Rech), Ridinger poursuit ses études à Augsbourg chez Johann Falch, peintre animalier et de nature morte. Il passe ensuite trois années à Ratisbonne, invité par le comte Metternich où il participe à de nombreuses chasses. Il achève sa formation à Augsbourg chez Georg Philipp Rugendas et s’y installe, en fondant ses propres éditions. En 1759, il devient directeur de l’Académie municipale. Son art est marqué par l’observation d’après nature et une véritable prise de distance avec le langage allégorique de ses contemporains d’Augsbourg. Thienemann cite plusieurs chasses au faucon de sa main, exécutées dans la même technique, à la plume et au lavis, une série de vingt-cinq gravures intitulée Jäger und Falconiers mit ihren Verrichtungen[1] et tout un carnet de dessins[2]. Des faucons y chassent des oies ou encore des canards comme dans le dessin étudié ici, où on aperçoit à l’arrière-plan un héron capturé.
Un autre dessin de Ridinger conservé à Grenoble présente des véhicules transportant du bois dans la forêt (MG D 1498). La collection est au demeurant particulièrement riche en dessins d’Augsbourg, ville qui possède de nombreux éditeurs actifs surtout dans la reproduction de peintures ou d’oeuvres décoratives : citons par exemple le dessinateur, miniaturiste, graveur et éditeur Johann Esaias Nilson qui se distingue surtout par ses gravures de scènes de genre, de portraits et pour ses riches inventions ornementales[3]. L’artiste succède à Ridinger en 1769 à l’Académie de peintures d’Augsbourg.


[1] Thienemann, 1856, nos 113-138.
[2] Thienemann, 1856, p.275, n°F, et p.285, n°17,22.
[3] Portrait d’une religieuse, MG D 938.

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