Quadrige impérial

Georg Philipp RUGENDAS (attribué à)
XVIIIe siècle
Plume et encre noire, lavis d'encre grise sur dessin sous-jacent au graphite sur papier vergé beige
14,5 x 20,1 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3559, n°2055).

Voir sur navigart

Fils d’un horloger, membre d’une famille d’artistes installée à Augsbourg depuis le début du XVIIe siècle, Rugendas apprend d’abord la technique de la gravure auprès de son père avant de se consacrer à la peinture. Après un séjour à Vienne vers 1690, il est à Rome entre 1693 et 1695 et fréquente la Schilderbent, l’association des peintres nordiques. De retour à Augsbourg, il peint des batailles, des camps militaires et devient l’un des directeurs de l’académie de la Ville.
Pour répondre à la grande demande de ses oeuvres en Europe, Rugendas ouvre, comme Ridinger par exemple (MG D 1497 et MG D 1499), une maison d’édition à Augsbourg. Peu de temps après sa mort, Johann Caspar Füssli lui consacre une monographie, parue à Zurich en 1758, ce qui atteste son importance. On ne peut qu’être étonné du goût qui guide Mesnard dans ses achats. Celui-ci s’intéresse en effet à des artistes complètement oubliés en France dans la seconde partie du XIXe siècle. Son souci encyclopédique se lit dans cette volonté de présenter des dessins de « toutes » les écoles et de toutes les époques dans sa demeure de Grenoble.
Ce Quadrige, rangé parmi les anonymes allemands, mérite l’attention. S’agit-il d’une étude pour une fontaine, d’un projet pour l’orfèvrerie destiné à un surtout de table ? S’agit-il plutôt d’un projet de gravure ? Il est difficile de trancher. Les selles descendent à terre, comme si leur masse pouvait servir d’appui aux chevaux cabrés. Rugendas représente ici vraisemblablement l’empereur Joseph Ier et son épouse. Toute une série de gravures de l’époque est consacrée à des princes à cheval[1]. Il existe une certaine tradition du quadrige dans l’art germanique comme le montre la gravure de Matthias Merian, Ferdinand III sur un char, datée de 1638[2].


[1] « Fürsten zu Pferde », voir Teuscher, 1998, nos 53-59.
[2] Wüthrich, 1966, no 598, repr. 371.

Découvrez également...