Portrait de Victor Sappey

Jean-Théodore FANTIN-LATOUR
1832
81,5 x 64,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de Raymonde Guttin-Sappey en 2008 (arrière-petite fille de Victor Sappey).

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[Cat. exp. Grenoble et ses artistes au XIXe siècle, musée de Grenoble, 2020]

Fils d’un officier d’artillerie, Jean-Théodore Fantin-Latour - dit Fantin - arrive à Grenoble au début du XIXe siècle. Encouragé par son père, il s'inscrit au cours de Benjamin Rolland à l’école de dessin. En 1827, il se rend à Paris afin de compléter sa formation artistique en copiant notamment les maîtres italiens au musée du Louvre. Dans la capitale, Fantin retrouve ses amis grenoblois parmi lesquels le sculpteur Victor Sappey (1801-1856) à qui il consacre ce portrait en 1832. Le tableau, exécuté peu après leur retour à Grenoble, rend hommage à son compatriote, immortalisé en uniforme de la garde nationale. Représenté à mi-corps dans un habit bleu foncé, avec col, passepoil et épaulettes à franges rouge, Sappey arbore fièrement la « médaille des Braves ». Cette distinction lui a été remise pour avoir fait preuve de courage en surveillant le Louvre pendant les événements de Juillet 1830. L'oeuvre se présente également comme un portrait psychologique qui se distingue par la force des traits et l’absence de décor. Le visage, positionné de trois-quarts, se détache sur un fond sobre et efficace, brossé dans un camaïeu d’ocres. En cela, le tableau atteste des dispositions de Fantin pour le genre du portrait qu'il affectionne particulièrement et pour lequel il est vivement complimenté au Salon de Grenoble en 1835 : « Un digne émule de M. Roland, et qui pourra le surpasser, est sans contredit M. Théodore Fantin. Quelques personnes mêmes placent déjà ses portraits bien au-dessus de ceux de M. Roland [sic]. Ses figures sont bien dessinées ; il y a de la vigueur dans les tons et de la vie dans les figures. [...] M. Fantin est réellement un grand artiste. [...]. M. Fantin est certainement de tous les portraitistes de l'exposition celui qui mérite le plus d'éloges et d'encouragement » . Fort de sa réputation, Fantin devint ensuite professeur de peinture à Grenoble avant de rejoindre Paris en 1841. Au rang de ses élèves figuraient notamment les soeurs Gamel, Annette (1819-1892) et Adèle (1820-1871), cousines du peintre Henri Blanc-Fontaine (1919-1897).

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