Jean Achard

Henri DING
1888
70 x 50 x 30 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don des souscripteurs pour le monument Achard en 1888
Localisation :
SA21 - Salle 21

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Le peintre Jean Achard (1807-1884) a fait l’objet de nombreux portraits dessinés, peints et sculptés (six figurent dans les collections du musée de Grenoble) qui témoignent de la reconnaissance et de l’admiration de ses pairs. Ainsi, Jules Bernard, dont l’atelier est voisin de celui d’Achard, peint le vieil homme sur son lit de mort à l’occasion de la veillée funéraire[1] et le sculpteur Eustache Bernard réalise son masque mortuaire. Surnommé affectueusement le « père Achard », celui qui fut le professeur de Harpignies fait figure de patriarche dans la communauté artistique régionale et la presse n’hésite pas à voir en lui le chef de file de l’école dauphinoise. Après son décès survenu le 6 septembre 1884, une souscription est ouverte « pour élever à Jean Achard un monument digne de l’artiste et de ses oeuvres[2] ». La Société de la Pogne, groupement d’artistes grenoblois, offre d’emblée 300 francs pour ce projet. En décembre 1885, les 3 000 francs recueillis étant insuffisant « pour élever au regretté peintre dauphinois un monument digne de lui au cimetière[3] », il est convenu de consacrer 2 000 francs à l’exécution de son buste pour le musée et 1 000 francs à sa pierre tombale au cimetière Saint-Roch. Le sculpteur Henri Ding est choisi par le comité pour réaliser ces travaux.
La Société des amis des arts organise une exposition- vente rétrospective en février 1885 qui présente près de 400 oeuvres (peintures, dessins, gravures) au bénéfice de la famille du peintre. En 1886, sa fille Marie-Joséphine offre au musée Étude de rocher pour le tableau Vue prise à Saint-Égrève (MG 790), tandis qu’en décembre 1888 le buste est officiellement livré. Pour ceux qui l’avaient côtoyé, la silhouette du patriarche fixée dans le marbre est à la fois familière tout en étant une figure idéalisée de l’artiste aux cheveux longs et à la barbe touffue, un foulard négligemment noué autour du col de sa chemise ouverte.


[1] Collection musée Hébert, La Tronche.
[2] Le Dauphiné, 12 octobre 1884.
[3] L’Impartial Dauphinois, 25 décembre 1885.

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