Le lac Merlat et la grande Lauzière. Massif de Belledonne

Edouard BRUN
1901
97 x 146 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à M. J.A. Biboud en 1993
Localisation :
SA21 - Salle 21

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Édouard Brun commence sa formation artistique au contact de l’abbé Guétal (1841-1892), professeur au petit séminaire du Rondeau à Grenoble, qui l’initie à la peinture de montagne. Il travaille également la précision de son regard en dessinant sur le motif avec Jean Achard (1807-1884) dans les dernières années de la vie du patriarche. François Auguste Ravier sera aussi une importante source d’inspiration pour la quête des effets atmosphériques fugitifs. En 1883, il ouvre, place Saint-André, un commerce de fournitures artistiques et cet ancrage grenoblois lui permet d’être au coeur de la vie culturelle locale. Quelques années plus tard, il choisit finalement de se consacrer à la peinture tout en conservant épisodiquement une activité de marchand d’art. Il expose régulièrement dans différents Salons à Grenoble, Lyon et Paris ainsi que lors d’expositions internationales.
Comme Charles Bertier, son compagnon d’ascension, c’est un peintre alpiniste, membre du Club alpin français, de la Société des touristes du Dauphiné et de la Société des peintres de montagne. Il utilise la photographie pour fixer le souvenir de ses courses, fait des pochades sur le motif et note ses impressions. Tout cela lui sert ensuite à l’exécution de ses peintures de grand format. Il se ressource l’été à Saint-Vincent-de-Mercuze d’où sa famille est originaire. Ce territoire familier est le sujet principal de beaucoup de ses aquarelles. C’est un artiste prolifique sollicité pour illustrer des revues (Les Alpes pittoresques notamment) et des ouvrages consacrés à la montagne. Il est aussi l’auteur de grands décors muraux à Grenoble (Hôtel Moderne, chambre de commerce, commandes privées). Il est nommé officier d’Académie en 1900 et officier de l’Instruction publique en 1908.
Édouard Brun affectionne la sublime âpreté des paysages de haute montagne. Les eaux obscures et glacées du lac Merlat, à 2 044 mètres d’altitude, s’inscrivent dans un environnement chaotique et aride de roches sombres qui barrent abruptement le premier plan. Face à cet obstacle, le regard s’échappe vers la calme planéité de l’eau, puis se laisse conduire par une diagonale qui ouvre une voie vers un sommet lointain où subsistent plusieurs plaques de neige. Un ciel serein, à peine animé de quelques nuages, contribue à figer le site monumental et austère où aucune trace humaine ou animale n’est repérable. Cependant, l’artiste prend soin d’adoucir imperceptiblement cette première impression en plaçant, ici ou là, des buissons fleuris au premier plan et des herbes aux tons vifs qui rappellent que la vie revient toujours avec l’été.

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