Jean-Joseph Mounier

Hippolyte RUBIN
1868
85 x 57 x 33 cm
Crédit photographique :
Musée dauphinois
Acquisition :
Don de Jean-Joseph Mounier en 1868

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Hippolyte Rubin est né à Grenoble en 1830. Il commence ses études à l’école de sculpture architecturale dirigée par Victor Sappey, puis entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1865 dans la classe d’Armand Toussaint. Il décide de rester dans la capitale et expose régulièrement au Salon. Son frère cadet Auguste Eugène (1841-1909), formé au métier de plâtrier à l’école de sculpture architecturale, le rejoint à Paris et devient son élève. Les deux sculpteurs sont aujourd’hui peu connus et sont même parfois confondus.
Ce buste en plâtre bronzé représente Jean Joseph Mounier (1758-1806), un célèbre révolutionnaire isérois. Né à Grenoble dans une famille de négociants, il fait de brillantes études, achète une charge de juge royal et s’illustre lors de l’assemblée des trois ordres du Dauphiné à Vizille en 1788. Il est élu député du tiers état aux États généraux et joue un rôle de premier plan comme chef de file des monarchiens. Il figure très vite parmi les grands hommes du département de l’Isère, ceux qui ont fait honneur au Dauphiné. En 1805, la Société des sciences et des arts de Grenoble fait peindre le portrait de Mounier (MG 358) par Louis Firmin Le Camus (1762- 1808) qui s’inspire d’une lithographie de Delpech dessinée par Hesse, d’après un portrait authentique exécuté par Sophie de Tott en 1792.
Pour être au plus près de la réalité historique, Rubin s’inspire de l’estampe et propose une représentation de Mounier très similaire, dans la tradition classique des bustes de personnalités dépourvus d’effets et de symboles. Cette sculpture est à rapprocher de celle que l’État commande à Hippolyte Rubin en 1866 pour la galerie de portraits de la façade de l’hôtel de préfecture de l’Isère. Toutes deux présentent de grandes similitudes, mais montrent deux états du processus de création de la figure du révolutionnaire. Le buste en pierre, placé en hauteur sur la façade du bâtiment est nécessairement de plus grande taille, tandis que l’orientation du visage, les finitions de la base et du piédouche diffèrent un peu. Le plâtre, dont la finition évoque un bronze, est exposé au Salon de Paris en 1868, et offert par l’artiste au musée-bibliothèque de Grenoble pour la galerie des portraits dauphinois, en « hommage de ma reconnaissance pour mon pays », précise-t-il[1].


[1] AMG, n°8541-7065, lettre d’Auguste Rubin au maire de Grenoble, 16 septembre 1868.

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