Johan Barthold Jongkind

Philippe SOLARI
1871
30 x 20 x 14 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de M. Jules Fesser en 1923

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Issu d’une modeste famille italienne comptant sept enfants, Philippe Solari est scolarisé à la pension Notre-Dame à Aix-en-Provence où il se lie d’amitié avec Paul Cézanne. Il est admis à l’école supérieure d’art de sa ville natale, avant de poursuivre sa formation à l’Académie suisse à Paris, fréquentée notamment par Cézanne, Monet et Renoir. D’une nature réservée, il aura du mal à s’imposer dans le milieu artistique malgré le soutien de ses amis.
Quand Émile Zola, qui connaît bien Jongkind et Solari, découvre ce buste en 1872, il écrit : « C’est un buste demi-nature, d’une grande science et d’une vérité étonnante. L’artiste a, comme son modèle, le don de la vie, la flamme qui crée. […] Je crois qu’il n’existe pas d’autre portrait de Jongkind. Les admirateurs du peintre pourront se procurer une épreuve de l’oeuvre. Plus tard, ce portrait deviendra une véritable rareté artistique[1]. »
Solari représente effectivement son ami très simplement, sans chercher à l’idéaliser, mais les inscriptions sur la terrasse, J. B. Jongkind. art. peintre. Né le 3 juin 1819, montrent le respect et l’admiration qu’il accorde à son modèle.
Ce petit buste en plâtre teinté a été édité à plusieurs exemplaires dont deux seulement sont localisés à ce jour[2]. Celui-ci a été offert au musée en 1923 par Jules Fesser, fils de Joséphine Fesser, la compagne de Jongkind. Par ce geste, il remercie la municipalité de Grenoble d’avoir donné le nom de l’artiste à un quai de la ville : « Grenoble, que Jongkind aimait beaucoup, dont il a reproduit des quantités de sites est la première ville qui rend un juste hommage au grand artiste. J’aurais voulu, monsieur le maire, avoir une oeuvre digne de votre musée malheureusement, il ne me reste plus rien, j’ai le plaisir de pouvoir vous offrir un buste de l’artiste fait par Solary[3] [sic]. »


[1] Émile Zola dans La Cloche, 24 janvier 1872.
[2] Un autre exemplaire est conservé au Musée dauphinois à Grenoble.
[3] Lettre de Jules Fesser au maire de Grenoble, 21 décembre 1922

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