Le Triomphe de la Révolution

Jean-Alexandre-Joseph FALGUIÈRE
XIXe siècle
97 x 130 x 99 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Léon de Beylié en 1903
Localisation :
SA17 - Salle 17

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La maquette en cire du Triomphe de la Révolution est le seul témoignage sculpté du projet de Falguière pour le couronnement de l’Arc de l’Étoile à Paris. Grand prix de Rome en 1859, Alexandre Falguière connut le succès de son vivant, obtenant de nombreuses médailles et commandes, puis fut discrédité après sa mort. Cet élève de Jouffroy et de Carrier-Belleuse fut marqué par les sculpteurs du passé comme le Bernin ou Jean de Bologne, mais c’est Jean- Baptiste Carpeaux, avec lequel il se lia d’amitié durant son séjour à la villa Médicis à Rome, qui sans doute l’influença le plus. La célèbre statue de La Résistance, qu’il sculpta dans la neige en 1870 durant le siège de Paris et modela ensuite en plâtre, lui attira estime et reconnaissance. Au Salon de 1882, Falguière présente son projet du Triomphe de la Révolution, réalisé dans une cire de couleur vert foncé imitant celle du bronze, modelée et appliquée sous forme de boulettes et colombins sur une armature interne. Le matériau porte la trace de la main de l’artiste, ce qui enthousiasme le général de Beylié qui l’acquiert pour le musée de Grenoble en 1903. Le sujet présente la France personnifiée trônant sur le char de la République, brandissant d’une main le drapeau, de l’autre la Déclaration des droits de l’homme. Les quatre chevaux, piétinant les figures de l’Anarchie et du Despotisme, sont guidés par la Justice et la Liberté. À l’arrière, deux épisodes pour les angles qui devaient regarder vers l’avenue de Neuilly : un ouvrier quittant femme et enfant, symbolisant le Départ pour le combat, et un soldat blessé soutenu par un frère d’arme, la Lutte, allusion à l’héroïsme et à la récente guerre de 1870. Falguière imprime un caractère réaliste aux figures allégoriques et insuffle à l’ensemble un mouvement énergique inscrivant l’œuvre dans la tradition des grands quadriges triomphaux et dans l’esthétique néo-baroque de la Troisième République. Commandé par l’État en 1882, le modèle en plâtre fut placé au sommet de l’Arc. Mais la critique, déjà mitigée lors du Salon, fut sévère, et le groupe fut retiré en 1886. Une photographie prise en 1885 lors des funérailles de Victor Hugo reste la seule trace du Triomphe de Falguière au sommet du monument.

Un autre regard

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