Portrait de Mademoiselle Xoupp

Jules BASTIEN-LEPAGE
1869
81 x 65 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Léon de Beylié avec la participation de la Ville en 1906
Localisation :
SA20 - Salle 20

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Né dans la Meuse au sein d’une famille d’agriculteurs modestes, Jules Bastien-Lepage fait ses études à Verdun avant de s’installer à Paris en 1867. L’année suivante, il est admis à l’école des beaux-arts dans l’atelier de Cabanel qui voit en lui un élève prometteur. Adepte de l’école naturaliste, Bastien-Lepage connait très tôt le succès en représentant scrupuleusement la vie des paysans lorrains dans la clarté du jour. Il est également recherché en tant que portraitiste par la société parisienne. Le Portrait de Mademoiselle Xoupp, peint en tout début de carrière, à l’âge de vingt-et-un ans, demeure un des rares tableaux conservés de cette époque, l’atelier de l’artiste ayant été détruit lors de la guerre de 1870. Inspiré par l’art du portrait des écoles du Nord aux XVe et XVIe siècles, attentif à la peinture d’Ingres et de Courbet, Bastien-Lepage s’appuie avant tout sur le réel pour ses représentations de figures humaines. Vue de face, à mi-corps, grandeur nature, la tête légèrement tournée, la jeune femme est campée dans un environnement des plus sobres. Vêtue d’une robe noire, elle ne porte ni bijou ni accessoire et seul un faux rideau tient lieu de décor. La lumière dirigée sur le haut du buste accentue le contraste entre le noir profond du tissu de la robe et la couleur ivoire des carnations. Le visage, moins éclairé, se remarque par la finesse du dessin et l’exactitude avec laquelle sont décrits chaque élément : le creux du menton, la bouche fermée, le nez droit, les yeux bruns et cernés. La peinture est appliquée avec une brosse large et visible, à l’exception de la chevelure bouclée rendue à l’aide d’une touche plus fluide et tourbillonnante. Grâce à cette exécution méticuleuse alliée à un goût du détail, la femme représentée semble vivante. Sans doute exécuté d’après une photographie, ce portrait en conserve le caractère d’instantanéité. Le cadrage volontairement resserré crée une certaine intimité avec le modèle, sans pour autant dévoiler sa personnalité quelque peu masquée par un port altier, une grande élégance et un regard lointain.

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