Instrument plastique

Carmelo ARDEN QUIN
1945
45,5 x 61 x 5,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie von Bartha en 1992

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Né en 1913 dans une petite ville située à la frontière entre l’Uruguay et le Brésil, Carmelo Arden Quin acquiert une formation artistique autodidacte avant de rencontrer Torres-García en 1935 à Montevideo. Ses premières peintures, inspirées par le cubisme, laissent aussitôt place à des tableaux dont les bords découpés se combinent avec les formes abstraites peintes à l’intérieur. En 1938, il quitte Montevideo pour Buenos Aires et rencontre des artistes d’avant-garde, dont Gyula Kosice, avec lesquels il fonde la revue Arturo. Le seul numéro paru, en avril 1944, défend une esthétique qui prône la dynamique de l’invention pure et refuse toute forme de représentation, d’expression ou de symbolisme. Peu après, Arden Quin réalise la série des Coplanals, des reliefs obtenus par l’assemblage de formes géométriques peintes articulées entre elles ; cette recherche sur le mouvement aboutira dans les années 50 à des sculptures articulées, manipulables et ludiques. En 1946, il fonde le groupe MADI dont le nom, qui retentit comme dada, résulte probablement de la contraction du terme Matérialisme Dialectique, bien qu’une autre interprétation fasse mention d’un choix de lettres prélevées dans son patronyme : carMelo ArDen quIn. Madi revendique dans tous les domaines de la création un « mouvement universel d’art qui soit la correspondance esthétique de notre civilisation industrielle et de notre pensée dialectique contemporaine ».
Instrument plastique, réalisé en 1945, appartient à la première période de l’artiste. Il s’agit d’un tableau-relief en bois peint en blanc, dont le cadre irrégulier délimite un espace évidé en forme de trapèze asymétrique. Un triangle en bois brun percé de cercles de différentes tailles occupe le vide, encadré par des fils de coton blanc tendus à distance régulière. La découpe du support et l’organisation des matériaux confèrent à cette œuvre un aspect singulier, à l’écart des genres traditionnels. Après son installation à Paris en 1948, l’art Madi d’Arden Quin deviendra synonyme de ces formats découpés dont les combinaisons dynamiques et les jeux optiques ont anticipé les shaped canvas (châssis découpés) de Frank Stella au début des années 60 et ouvert la voie au cinétisme.

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