La Bérarde en Oisans et la vallée de la Pilatte

Laurent GUÉTAL dit Abbé GUÉTAL
1882
120 x 280 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à M. J.A. Biboud en 1993
Localisation :
SA21 - Salle 21

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Premier artiste à célébrer les sites inexplorés des Alpes dauphinoises, Laurent Guétal occupe une place particulière au sein des peintres de montagne. Autodidacte, il apprend à peindre au petit séminaire du Rondeau près de Grenoble, où il exerce son sacerdoce de prêtre enseignant. C’est au contact du maître de la peinture dauphinoise, Jean Achard, de retour à Grenoble en 1870, et en multipliant les études sur le terrain qu’il parvient à maîtriser son art. Les dix dernières années de sa vie sont les plus fécondes ; il réalise alors le meilleur de son œuvre. La Bérarde en Oisans et la vallée de la Pilatte marque une étape décisive dans la carrière de Guétal. C’est avec ce tableau qu’il est admis pour la première fois au Salon de Paris en 1882. Cette reconnaissance nationale l’encourage à poursuivre son œuvre, tant dans sa manière de peindre que dans le choix de ses sujets. La montagne, qu’il découvre avec passion, devient son thème principal. Chaque été il s’y rend pour travailler sur le motif, faire provision d’études afin de pouvoir ensuite composer en atelier. Haut lieu de l’alpinisme, La Bérarde l’inspire dans plusieurs de ses œuvres majeures. Encore influencé par les deux maîtres Suisses du paysage de montagne, François Diday et Alexandre Calame, Guétal allie description détaillée et agencement théâtral. La découpe accidentée des rochers au premier plan, leur position rapprochée et la précision de leur rendu soulignent le caractère dangereux de la montagne qu’accentue le jaillissement d’un torrent tumultueux. Les habitations en contrebas rendent cette vallée moins sauvage et plus attrayante, tout comme les sommets, parsemés de neige et éclairés, dans le lointain. Enveloppés dans un voile transparent, ils se distinguent les uns des autres grâce à un subtil dégradé de brun rosé et de blanc. Plutôt qu’une représentation réaliste de la nature alpestre, Guétal donne dans ce tableau une vision magnifiée de la montagne.

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