Flandres et Hollande - XVIIe

Au tournant du XVIIe siècle, après la révolte contre la domination espagnole et la création des Provinces Unies, les Pays-Bas sont séparés en deux entités, opposées par la religion et le modèle politique.

De chaque côté de la frontière, le contexte de la commande artistique change. Dans les Pays-Bas du sud, restés catholiques, la peinture religieuse adopte le faste baroque et se fait militante. Véritable “ siècle d’or ” de la peinture flamande, le XVIIe connaît l’épanouissement de l’art de Rubens. Chef de file de l’école anversoise, ce dernier a su allier la tradition flamande à l’influence italienne : il a séjourné en Italie de 1600 à 1608, où il a pu admirer Titien, Raphaël, Véronèse, Caravage... Son influence se perçoit sur les artistes flamands tant par la richesse des couleurs et l’art des étoffes que dans l’amplitude des mouvements et la monumentalité des figures.

Les élites aristocratiques et bourgeoises créent des cabinets d’amateurs où s’entassent peintures, statues, gravures et objets de curiosité. Une véritable richesse artistique est accumulée dans les collections. La peinture flamande voit alors triompher les spécialisations. Ses principaux aspects se développent dans les splendeurs de la nature morte, le charme des scènes de genre, l’étrangeté des paysages ou encore la multiplicité des portraits. Mais le grand genre reste la peinture d’histoire (tableaux religieux et sujets mythologiques).

Au Nord, les Provinces-Unies calvinistes interdisent la peinture religieuse dans les lieux de culte. Mais la république marchande favorise le développement de la bourgeoisie et l’essor du marché de l’art : les peintres exécutent des œuvres souvent de petit format et en grand nombre pour répondre à cette demande de plus en plus forte. La peinture d’histoire et le portrait sont marqués par le style de Rembrandt, diffusé par les nombreux élèves passés par son atelier d’Amsterdam.
Le musée de Grenoble possède un fonds de plus de cinquante tableaux hollandais entrés dans les collections entre 1799 et 1946 par le biais des acquisitions et des envois de l’État, ou grâce à des dons et des legs.

  • Saint Grégoire pape, entouré de saints et de saintes, vénérant l'image miraculeuse de la Vierge à l'Enfant, dite de Santa Maria in Vallicella

    Médium :
    Auteur : Pietrus Paulus RUBENS
    Date : 1606 - 1607
    Dimension : 477 x 288 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Dépôt de l'Etat en 1811
    Localisation : SA02 - Salle 02

    Détails

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    Dans ce tableau, œuvre majeure de la collection flamande, le pape Grégoire, actif de 590 à 604, fait face à Sainte Domitille, luxueusement vêtue. Ils sont entourés à droite par Saint Achille et Saint Nérée et à gauche Saint Maurice et Saint Papien.

    Cette assemblée rend un hommage fervent à une image entourée d’angelots et portée par un arc monumental, représentant la Vierge à l’Enfant bénissant. Les personnages monumentaux occupent tout l’avant de la scène. Légèrement surélevés, ils se détachent sur un fond d’architecture antique en ruines, symbole du monde païen disparu.

    Le chatoiement des couleurs, le gonflement des étoffes, l’emploi fréquent de la diagonale, de la courbe et de la contre-courbe, en font une œuvre aux composantes baroques parmi les plus riches de cette période.

  • L'Adoration des mages

    Médium :
    Auteur : Abraham BLOEMAERT
    Date : vers 1624
    Dimension : 434 x 290 cm
    Crédit : Prise de vue interne, Musée de GrenobleDomaine public
    Acquisition : Dépôt de l'Etat en 1811
    Localisation : SA02 - Salle 02

    Détails

    Catholique dans une Hollande à majorité réformée, Bloemaert continue à peindre de grands tableaux pour des institutions religieuses flamandes.

    Peint pour le maître-autel de la nouvelle église des Jésuites à Bruxelles, ce tableau est à rapprocher du Saint Grégoire de Rubens par la richesse et l’élégance de la scène. Mais les attitudes des personnages restent résolument maniéristes et les couleurs tranchées évoquent encore les maîtres utrechtois de la fin du XVIe siècle. L’Adoration des Mages est agrémentée d’une quantité de détails pittoresques qui créent des pôles d’attraction variés.

    Cette toile est unanimement reconnue comme un pur chef-d’œuvre de l’artiste dans le domaine de la peinture religieuse.

  • Le Martyre de Sainte Catherine

    Médium :
    Auteur : Gaspar CRAYER (DE)
    Date : vers 1622
    Dimension : 242 x 188 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Dépôt de l'Etat en 1799
    Localisation : SA02 - Salle 02

    Détails

    L’œuvre de Caspar de Crayer est constituée essentiellement de grands tableaux d’église.

    Le Martyre de sainte Catherine appartient à la seconde période du peintre au cours de laquelle il est très nettement influencé par Rubens. La sainte, ayant survécu au supplice de la roue, se prépare à avoir la tête tranchée pour avoir refusé de rendre hommage à un dieu païen (visible en partie sur le côté droit du tableau).

    La scène se joue en contre-plongée, situant le spectateur au pied des marches. Catherine en constitue le centre, encadrée de part et d’autre par ses bourreaux.

  • Chasse au cerf dans une forêt

    Médium :
    Auteur : Roelandt SAVERY
    Date : 1ère moitié XVIIe siècle
    Dimension : 94 x 83 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Don de Jean Marie Léonce Mesnard en 1885
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

    L’œuvre de Savery est presque entièrement consacrée à la peinture de paysages fantastiques dans lesquels évoluent des bêtes sauvages ou domestiques. Après un séjour à Prague auprès de Rodolphe II, il a conservé un goût prononcé pour les montagnes, les forêts et les animaux en liberté.

    La chasse au cerf est un thème fréquent dans sa production. Ce tableau offre le spectacle poétique et quelque peu naïf d’un cerf aux abois au cœur d’une forêt mystérieuse et dense. De forts contrastes de lumière et d’ombre créent une atmosphère pittoresque et donnent à la scène un accent maniériste dont l’École de Prague fut l’ultime manifestation.

  • L'Adoration des bergers

    Médium :
    Auteur : Jacob JORDAENS
    Date : vers 1617
    Dimension : 255 x 175 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Envoi de l'Etat en 1804
    Localisation : SA02 - Salle 02

    Détails

    Ce tableau, œuvre de jeunesse du peintre, est une belle démonstration de l’influence de Rubens sur le jeune Jordaens, ainsi que de l’intérêt que ce dernier porte au Caravage. La lumière, qui devrait être dispensée par la lanterne, semble plutôt provenir de la Vierge et de l’enfant Jésus et laisse le fond du tableau dans l’ombre. Le visage de l’homme ébloui, cherchant à s’en protéger de la main, est peut-être un autoportrait du peintre.

    Les personnages aux traits réalistes, presque rustiques, se groupent au premier plan, pressés les uns contre les autres. La tonalité brun-doré de la scène qui donne une large part aux carnations claires, s’oppose au clair-obscur du fond.

  • Partie de cartes dans une hôtellerie

    Médium :
    Auteur : David II TENIERS LE JEUNE
    Date : vers 1643 - 1645
    Dimension : 62 x 87 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Dépôt du Musée du Louvre en 1937
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

  • Fleurs, fruits, vases et autres objets

    Médium :
    Auteur : Osias BEERT
    Date : début XVIIe siècle
    Dimension : 52,5 x 73,3 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Saisie révolutionnaire en 1799
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

    Osias Beert était considéré à son époque comme un peintre fameux de fleurs et de fruits. Resté longtemps ignoré, il n’est sorti de l’oubli qu’en 1935.

    Ses panneaux de bois, d’une facture très soignée à l’aspect lisse et glacé hérité du XVIe siècle, sont composés d’objets finement observés, étalés sur plusieurs plans en profondeur, isolés les uns des autres dans une alternance de pleins et de vides. Savamment colorés, ils se détachent sur le fond sombre du tiers supérieur, chargés pour la plupart de la symbolique des vanités. Les quatre panneaux de Grenoble constituent un ensemble de la plus haute qualité.

  • Perroquets et autres oiseaux

    Médium :
    Auteur : Frans SNYDERS
    Date : XVIIe siècle
    Dimension : 122 x 98 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Dépôt de l'Etat en 1811
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

    Frans Snyders fut le collaborateur de Rubens qui le chargea de l’exécution des natures mortes et des animaux de ses grandes compositions. La fougue et le dynamisme de l’art du grand maître se retrouvent dans ses peintures : coloris vifs et tons saturés, exubérance lyrique et souffle baroque.

    Ce tableau constitue un exemple remarquable des tendances décoratives de son œuvre. Sur les branches d’un abricotier, qui servent de trame à la composition, sont campés de multiples oiseaux exotiques, toucans, aras, perroquets, qui exhibent leurs vives couleurs et occupent tout l’espace, symboles d’exotisme et de pays lointains.

  • Le Sommeil d'Antiope

    Médium :
    Auteur : Jacob JORDAENS
    Date : 1650
    Dimension : 130 x 93 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat à M. Charles Auguste George en 1853
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

    Jordaens est devenu le premier peintre d’Anvers après la mort de Rubens et de Van Dyck.

    Dans ce tableau, Jupiter métamorphosé en satyre découvre Antiope, à la faible lumière d’un flambeau brandi par Cupidon. Deux autres satyres épient la scène, cachés derrière une butte. Le sommeil dans lequel Antiope est plongée la fige dans une attitude passive tandis qu’autour d’elle tout s’anime.

    La composition s’inscrit dans un format vertical et les éléments s’organisent selon l’oblique de la position du voile suspendu et de l’inclinaison des arbres. Le corps d’Antiope, disposé perpendiculairement à cette orientation, constitue la partie la plus lumineuse de la scène.

  • La Trinité

    Médium :
    Auteur : Theodoor VAN THULDEN
    Date : 1647
    Dimension : 292 x 197 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Dépôt de l'Etat en 1799
    Localisation : SA04 - Salle 04

    Détails

    En 1648, Van Thulden, qui a collaboré avec Rubens, reçoit une commande pour l’église du couvent des Mathurins à Paris. Il peint alors trois tableaux de grand format parmi lesquels cette Trinité.

    Elle représente Dieu le Père et le Christ, assis sur des nuages, les pieds reposant sur un globe soutenu par trois angelots ; la colombe du Saint- Esprit apparaît entre eux.

    La discrétion des couleurs aux tons rompus (bleu- gris et jaune-brun) et la douceur qui se lit sur les visages donnent à cette peinture une grâce empreinte d’émotion qui prolonge l’art de Rubens dans un registre plus mesuré.

  • Le châtiment de Callisto

    Médium :
    Auteur : Bartholomeus BREENBERGH
    Date : 1647
    Dimension : 37 x 48,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Don d'Auguste Genard en 1899
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Ce tableau est inspiré du récit mythologique dans lequel Jupiter a séduit Callisto, une suivante de Diane. Il représente le moment où la déesse découvre la grossesse de la nymphe et la chasse. Plus tard, Junon, son épouse jalouse, changea la jeune fille en ourse après qu’elle eut donné naissance à un fils, Arcas. Voulant la faire tuer par ce dernier devenu adulte, Junon verra ses plans déjoués par Jupiter qui, au moment fatal, transformera la mère en étoile, la Grande Ourse, et plus tard Arcas en Petite Ourse.

    Breenbergh a mis tout son talent dans la représentation de la vanité au premier plan, les attributs de Diane peints dans une facture fine et précise. Le corps laiteux de la déesse et la luminosité des étoffes se détachent sur les tonalités brunes et gris-vert du fond.

  • Un vieil homme tricotant avec un garçon à ses côtés

    Médium :
    Auteur : Michael SWEERTS
    Date : circa 1646
    Dimension : 43.5 x 34 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat à la galerie Haboldt & Co. en 2017, avec le concours du Club des mécènes, du FRAM Auvergne- Rhône-Alpes et du Fonds du Patrimoine.
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Michael Sweerts un artiste flamand des plus singuliers du XVIIe siècle, au style alliant réalisme caravagesque puissant et poésie intimiste d’une rare profondeur.

    Cette œuvre de format modeste présente un homme âgé, assis de face, regardant un enfant debout à ses côtés. Le vieillard tient entre ses doigts cinq fines aiguilles à tricoter sur un ouvrage en cours, dont l’enfant a saisi la pelote dans sa main droite tandis qu’il porte la main gauche à sa tête, comme pour questionner le vieil homme sur la destinée de cet ouvrage.

    Sweerts confère à cette scène anodine une profondeur d’ordre spirituel, entraînant le spectateur dans une réflexion sur le temps et le lien entre les générations.

  • Bord de rivière

    Médium :
    Auteur : Salomon VAN RUYSDAEL
    Date : 1633
    Dimension : 61,5 x 100,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Legs de M. Albert en 1903
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Tout au long de sa vie, Ruysdael a privilégié des motifs composés d’arbres reflétés dans l’eau calme ou de bords de fleuve. Cette œuvre appartient à une période au cours de laquelle il utilise une palette de verts liquides, de gris-verts et de bruns doux, créant une atmosphère transparente et humide.

    Le format en rectangle allongé offre à l’artiste le moyen de traiter le thème de l’eau en élargissant l’angle de vue. Le ciel occupe les deux tiers de la hauteur tandis qu’une bande de terre s’achève dans le lointain par un village, repérable au profil élancé de son clocher. L’horizontalité des plans est rythmée par les verticales successives des mâts et de leurs reflets dans l’eau ainsi que par la façade de la maison placée au centre de la composition.

  • Paysage ; effet du soir

    Médium :
    Auteur : Herman VAN SWANEVELT
    Date : 1644
    Dimension : 88 x 89 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Legs Georges MARJOLIN en 1896
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Swanevelt a occupé la même maison que Claude Lorrain en 1627, lors de son premier séjour à Rome, avant de s’installer dans la ville.

    Paysage, effet du soir est une recherche sur la lumière, dont Lorrain est le maître à cette même période. Comme lui, Swanevelt ne peint pas d’après nature mais s’inspire de sites imaginaires ou de lieux réels recomposés en atelier, selon la conception idéaliste du paysage en vigueur au XVIIe siècle.

    Peinte à Paris, cette œuvre est née de l’étude d’un site méridional. Les premiers plans sont animés par les couleurs vives des vêtements des personnages tandis que le paysage sur la droite est rendu dans une palette de tons clairs et transparents qui créent une perspective atmosphérique.

  • La chasse au cerf

    Médium :
    Auteur : Abraham HONDIUS
    Date : 1663
    Dimension : 52 x 67,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Don de Jean Marie Léonce Mesnard en 1877
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Hondius est un peintre réputé pour ses scènes de chasse et ses combats d’animaux.

    Le sujet de ce tableau se déroule sur un fond de paysage minéral, sous un ciel tourmenté de nuages d’un rose irréel. La facture, agitée et virtuose, donne à cette scène balayée d’un souffle dynamique, une dimension quasiment baroque. Tandis que le premier plan est baigné dans une lumière de fin de journée aux couleurs brunes, ocres et rouges, le cheval blanc, puissante source lumineuse, est disposé au centre de la composition. L’association de cette palette italianisante à la précision hollandaise est caractéristique de son style.

  • Chardon, reptile et papillons

    Médium :
    Auteur : Otto MARSEUS VAN SCHRIECK
    Date : XVIIe siècle
    Dimension : 61 x 50,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Don de Jean Marie Léonce Mesnard en 1879
    Localisation : SA05 - Salle 05

    Détails

    Van Schrieck est l’inventeur d’un genre particulier de nature morte, la peinture de sous-bois où l’inquiétant le dispute au merveilleux dans des espaces réduits de forêt. Dans ses tableaux, tout un monde d’insectes, batraciens, reptiles et espèces botaniques variées rivalisent d’étrangeté.

    L’artiste possédait un vivarium où il élevait toutes sortes de bêtes qu’il observait avec l’attention d’un zoologiste.

    Relevant à la fois de la planche de sciences naturelles et du langage propre aux vanités, cette composition a fait l’objet d’une étude scientifique très poussée en 2005, qui a permis de découvrir des écailles d’ailes de papillon collées sur la toile et des empreintes végétales, pratique qu’on croyait réservée à la modernité.

  • Le Repas d'Emmaüs

    Médium :
    Auteur : Matthias STOMER
    Date : XVIIe siècle
    Dimension : 130 x 164 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat par la Ville en 1826.
    Localisation : SA06 - Salle 06

    Détails

    Élève de Bloemaert vers 1620, Matthias Stomer a fait plusieurs séjours en Italie et s’est spécialisé dans la représentation de scènes religieuses. Fortement influencée par l’art de Caravage, sa peinture se caractérise par l’usage fréquent d’un éclairage “ à la chandelle ” comme dans ce tableau où le Christ, les disciples d’Emmaüs et un serviteur en arrière-plan, sont représentés à mi-corps autour d’une bougie. Outre la lumière, l’attention réaliste portée aux visages et aux vêtements démontre l’inspiration caravagesque. L’organisation du tableau repose sur un jeu de regards et une véritable chorégraphie des mains. Le pain, le sel et l’agneau constituent les éléments symboliques de la scène, évoquant le sacrement de la communion.

  • Jeune bergère

    Médium :
    Auteur : Paulus MOREELSE
    Date : 1622 - 1635
    Dimension : 67,5 x 52,5 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Achat par Louis Joseph Jay au citoyen Cailar en 1799
    Localisation : SA06 - Salle 06

    Détails

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    Pendant près de deux cents ans cette œuvre fut attribuée à Bloemaert, célèbre peintre de l’école d’Utrecht. Il été rendu récemment à Paulus Moreelse, qui a remporté un vif succès avec ce type de portrait pastoral.

    La vie insouciante et simple des bergers et bergères, mis en scène dans une campagne idéale, est un thème littéraire apprécié des élites urbaines du temps. Le peintre en donne ici une version érotisée : avec sa poitrine dénudée, cette "bergère" s'offre comme une véritable "Vénus moderne" dont le chapeau de paille fleuri fait également référence à la déesse Flore.

  • Allégorie de la Vanité

    Médium :
    Auteur : Jürgen OVENS
    Date : XVIIe siècle
    Dimension : 117 x 97 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat à M. Badon entre 1824 et 1830
    Localisation : SA06 - Salle 06

    Détails

    Ce portrait est en réalité une allégorie : la pièce d'orfèvrerie, le globe, le luth, le miroir et la toilette sophistiquée du personnage sont autant d'accessoires rattachés à la vanité. Le miroir, calé sur les genoux de la jeune femme, est l'une des plus anciennes références à l'orgueil, reflet trompeur de la réalité selon Ovide. De la même façon tous les objets présents dans ce tableau se prêtent à une lecture symbolique.

    Le regard grave et profond de la jeune femme semble exprimer une interrogation sur la difficulté du choix entre plaisirs éphémères d'ici-bas et perspective de salut éternel.

  • Portrait de Jean Pietersz van den Eeckhout, père de l'artiste

    Médium :
    Auteur : Gerbrand VAN DEN EECKHOUT
    Date : 1644
    Dimension : 76 x 57,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat par la Ville à M.Henry en 1825
    Localisation : SA06 - Salle 06

    Détails

    Van den Eeckhout entre à quatorze ans dans l'atelier de Rembrandt où se dérouleront les dix années de sa formation. Il fut particulièrement apprécié pour la qualité de ses portraits.

    Exécuté alors que le peintre est encore l'élève de Rembrandt, ce tableau suscite l'admiration de ce dernier. Le père de l'artiste, orfèvre de son état, est représenté en buste dans une niche sombre, éclairé d'une lumière chaude qui crée un jeu de reflets chatoyants sur le rideau placé sur sa gauche. Le visage fatigué, traité avec minutie, traduit une sorte de mélancolie qui se lit dans le regard. Vêtu d'un costume et d'un chapeau noirs, signe de son appartenance à la religion réformée, il porte une superbe collerette. L'encadrement de bois, rembranesque promis à un grand succès, retient les leçons du maître avec bonheur et intelligence.