Hommage à Andry-Farcy
du 26 juin au 24 novembre 2019
Mieux vaut balbutier des vérités naissantes que d’affirmer avec facilité des vérités conquises par nos aînés
Discours d’Andry-Farcy à l’occasion du réaménagement des salles du musée, 23 juillet 1921.
L'histoire de la collection moderne du musée de Grenoble est étroitement liée à la personnalité hors normes de Pierre-André Farcy, dit Andry-Farcy. D’abord peintre, puis dessinateur publicitaire, ce conservateur audacieux s'attache, dès son arrivée en 1919 à la tête de l'institution, à rompre avec le conservatisme de ses prédécesseurs. Pendant trente ans (1919-1949), sa force de persuasion, son courage et sa connaissance des milieux artistiques sont à l'origine d'une politique d'acquisition novatrice qui façonne l'identité d'un musée désormais tourné vers les avant-gardes : « Mes projets sont simples : continuer en faisant le contraire de ce qu'ont fait mes prédécesseurs qui n'ont ouvert leur musée à aucun des grands maîtres du XIXe siècle. J’ouvre la porte aux jeunes ». Dès son arrivée, il obtient d’importants dons de Matisse ou Picasso, avant que le prestigieux legs Agutte-Sembat ne vienne compléter une collection qui transforme bientôt le musée de Grenoble en premier musée d’art moderne en France.
Jusqu’en 1949, Andry-Farcy, en acquérant l’art de son temps, parvient à représenter un panorama important de la production artistique de la première moitié du XXe siècle, des artistes dauphinois aux avant-gardes internationales. Ses liens étroits avec les artistes, collectionneurs et galeristes, permettent de dresser un portrait en creux de l’état de l’art à cette période.
Pour rendre hommage à son action qui a définitivement façonné l’identité du musée de Grenoble, ce dernier a choisi de fêter le centenaire de son arrivée en mettant l’accent sur les grandes lignes de sa politique d’acquisition par un parcours renouvelé au sein des collections modernes du musée de Grenoble, ainsi qu’un éclairage particulier dans l’Espace Andry-Farcy.