Combat de cavalerie

Michelangelo CERQUOZZI dit Michel DES BATAILLES
XVIIe siècle
51 x 75 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Mme Casimir-Perier fils en 1839
Localisation :
SA03 - Salle 03

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Au début du XVIIe siècle, la peinture de batailles, qui consistait en une vue éloignée des mouvements des armées dans de vastes paysages, évolue vers une peinture de genre qui privilégie la description rapprochée d’un petit groupe de belligérants. Certains peintres délaissent les formats de la peinture d’histoire pour des toiles de plus petites dimensions, cherchant à insuffler un dynamisme nouveau à ces actions désordonnées. C’est le cas de Michelangelo Cerquozzi, formé auprès d’artistes néerlandais installés à Rome, principalement Pieter van Laer à partir de 1630, connu pour ses bambochades, scènes de genre populaires. Cerquozzi opère une synthèse entre le naturalisme et le sens du pittoresque néerlandais et le formalisme des peintres maniéristes comme Antonio Tempesta. Sa célébrité fut telle qu’on le surnomma le « Michelangelo delle Battaglie ». Dans ce Combat de cavalerie, si l’action n’est pas historiquement identifiable, en revanche la présence de turbans et de sabres évoque la guerre contre les Ottomans, qui reste présente dans les imaginaires particulièrement en Italie. Mais le peintre s’attache surtout à projeter le spectateur au cœur d’une mêlée tumultueuse. La composition suit une oblique qui part du soldat mort étendu au sol et mène le regard vers le centre du tableau où a lieu le choc des deux cavaleries. De la main tendue en l’air descend vers la droite, le long du cavalier en armure, une deuxième oblique. Cette construction pyramidale qui culmine dans le sabre se détachant sur le ciel clair concentre l’attention sur le plus fort de l’affrontement, enchevêtrement dense de chevaux se cabrant, de têtes hurlantes et de gestes puissants, rendus dans un souci d’expressivité. La tension s’estompe à droite et au fond dans la représentation de mêlées informes, malgré la présence d’une forteresse en feu. En contrepoint, l’étendard orné des armoiries des Médicis auquel les nuages éclairés par le soleil font écho flotte triomphalement au vent et semble constituer le seul élément stable de la scène. Il s’agit d’un signe à l’intention du commanditaire du tableau, probablement une famille noble de Florence.

Un autre regard

  • Italie - XVIIe siècle

    Caravagisme, baroque et classicisme sont regroupés dans ces salles, à travers une collection italienne composée de grands retables et d’œuvres aux formats plus modestes.

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