L'enfance de Giotto

Pierre-Henri RÉVOIL
1840
82 x 66 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1842
Localisation :
SA15 - Salle 15

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Représentant de l’«école lyonnaise», Pierre-Henri Revoil est un peintre-collectionneur passionné d’histoire. Élève de David vers 1795 avec son ami Fleury-Richard, il fréquente assidûment le musée des monuments français fondé en 1796 et constitue une collection de médailles qui sera une véritable source d’inspiration pour son art. Sa première commande officielle, exposée en 1810, L’Anneau de l’empereur Charles Quint, inaugure un renouveau pictural en lien avec l’histoire de France, que l’œuvre de Victor Hugo illustre par ailleurs en véhiculant une image idéale de l’époque médiévale. Dès lors va se définir le courant « troubadour » qui s’appuie sur des anecdotes de la vie de grandes figures historiques. Revoil dépeint dans L’Enfance de Giotto la scène décrite par Vasari dans Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (1550-1568) selon laquelle le jeune Giotto dessinant avec un charbon sur une pierre alors qu’il gardait des chèvres aurait été surpris par Giovanni Cimabue. L’artiste italien, subjugué par son génie précoce, en aurait fait son élève. Cette œuvre qui illustre le thème cher au romantisme de l’artiste enfant au talent reconnu par un étranger a été présentée au Salon de 1841. Composé de deux zones distinctes, un arrière-plan clair et froid et une scène marquée par des couleurs chaudes et lumineuses, ce tableau associe magistralement la nature à l’histoire. La main pointée de Cimabue en direction de la silhouette de Giotto qui se détache sur le rocher ocre où il a dessiné, met en évidence le jeune peintre et contribue à souligner son importance pour l’art occidental. La scène est servie ici par un rendu minutieux de la figure humaine : finesse et lumière pour le jeune berger et traitement érudit du costume de Cimabue. Apprécié de la Maison du Roi et de collectionneurs lettrés, Revoil a fini sa vie dans la précarité, la critique s’étant lassée peu à peu de son œuvre jugée hermétique.

Un autre regard

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