Contre composition XII

Theo VAN DOESBURG (Christian Emil KUEPPER, dit)
1924
52,5 x 21,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat en 1970

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Peintre, architecte et théoricien, Théo van Doesburg est le fondateur en 1917 à Leyde de la revue De Stijl (Le Style) et le chef de file du groupe du même nom formé par les peintres Bart van der Leck et Vilmos Huszar, le sculpteur Georges Vantongerloo, ainsi que trois architectes, Jacobus Johannes Pieter Oud, Jan Wils et Robert van’t Hoff. Le groupe et la revue se proposent de diffuser les théories du néoplasticisme de Mondrian. À la recherche d’un langage universel, ils jettent les bases d’un style qui se manifestera dans toute l’Europe en peinture, en sculpture, en architecture et dans le design et le graphisme ; sa diffusion par le Bauhaus en fera un style international. Contre-composition XII est l’une des rares toiles dans lesquelles Van Doesburg adhère strictement aux principes néoplastiques formulés en 1919 par Mondrian : élaboration d’un système pictural bidimensionnel réduit à des lignes horizontales et verticales et à des plans orthogonaux, limitation de la palette aux trois couleurs primaires ainsi qu’aux non-couleurs, le noir, le blanc et le gris, posées en aplat dans une facture neutre. Pour Mondrian, cette simplification du vocabulaire plastique a pour but de créer un « art de rapports purs », la composition étant fondée sur un « déséquilibre équilibré » qui exprime l’essentiel du monde sensible se résumant dans la dualité horizontale-verticale, féminin-masculin, statisme-dynamisme, le noir et le blanc étant l’immuable et les couleurs primaires le variable. Esprit libre et multiple (il collabore notamment à dada sous le pseudonyme I.K. Bonset), Van Doesburg réalise ici, à l’issue de trois années consacrées à ses recherches en architecture, une œuvre personnelle et originale. En utilisant un format rectangulaire très allongé et en exagérant l’épaisseur des bandes noires, il pousse la dissymétrie vers l’expression d’un rythme porteur d’une tension nouvelle exprimant mieux, selon lui, le mouvement de la réalité moderne. 1924 est une année charnière où l’artiste développe une approche dynamique de la création : il nomme désormais ses œuvres Contre-composition et y introduira la diagonale, ce qui provoquera la rupture avec Mondrian.

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