Bernard Descamps. Là où souffle le vent
Du 4 avril au 23 août 2026, le musée de Grenoble consacre une exposition à l'œuvre de Bernard Descamps à partir d'une centaine de photographies données par l'auteur en 2025 parmi lesquelles des tirages inédits. L’exposition Bernard Descamps - Là où souffle le vent invite à suivre le regard du photographe sur l'Humain et son rapport au monde et à la nature en particulier depuis plus de 40 ans. Chaque voyage, chaque destination entrepris depuis 1974 s'impose comme une rencontre avec l’Autre mais aussi un face-à face avec soi .
Ce cheminement géographique et personnel inscrit son œuvre dans l’histoire de la photographie de façon originale : Une image de notre monde traduite avec une économie de moyens qui sublime le réel par la poésie et une once d’ironie parfois. Pour lui, le voyage n’est en aucun cas une finalité en soi ni la marche un processus créatif : il s’agit avant tout de la concrétisation d’un rêve. Celui d’un enfant quand il découvre l’Afrique en 1991 dont il dit être tombé amoureux . Ce qui le nourrit quotidiennement c’est avant tout la vie de ces hommes et femmes auprès desquels il séjourne en Centrafrique, au Mali ou au Maroc. Chaque image s’impose comme une invitation à faire ce pas de côté pour préserver cette terre dont l’équilibre est mis à mal par les enjeux de politiques mondialistes ultraconsuméristes.
En 1990 , lors d’un séjour au Japon, le photographe choisit le format carré devenu depuis sa signature. Cette forme rigoureuse est une découpe dans l’espace qui permet au regard de capter la composition dans son entièreté spontanément. Parfois la miniaturisation de la figure humaine dans de vastes paysages introduit une prise de distance qui modifie la vision du monde au profit d’une nature théâtrale au sein de laquelle fourmillent des essaims d’humains. Ce point de vue réducteur de l’humanité en restreint subtilement sa domination sur le monde vivant qui l’entoure. Petite fragmentation d’espace et de temps, la photographie de Bernard Descamps est comme le Haiku qui avec peu de moyen parvient à traduire une émotion en lien avec la nature. Chacune des images s’impose comme une syllabe et crée la cadence de cette narration photographique du monde tandis que le choix des sujets autour du vivant serein, silencieux ou léger est un parti pris assumé de la part de l’auteur et nous lui savons gré de nous faire profiter de cette grâce !