Construction linéaire dans l'espace n°2

Naum GABO (Nathanaël PEVSNER, dit)
1949 - 1953
113,5 x 84,5 x 84,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1972
Localisation :
SA32 - Salle 32

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Quittant sa Russie natale en 1910 pour suivre des études de médecine à Munich, Gabo finit par intégrer une formation d’ingénieur à l’Institut polytechnique et assiste aux cours d’histoire de l’art d’Heinrich Wölfflin. Ce double cursus influencera durablement sa pratique artistique. La découverte du cubisme à Paris en 1912 puis celle du futurisme en Italie en 1913 le conduisent, avec son frère Antoine Pevsner, à de premières expérimentations sculpturales, essentiellement des têtes et des bustes constructivistes. De retour à Moscou en 1920, tous deux signent ensemble le Manifeste réaliste : « Nous nous appelons constructivistes parce nos tableaux ne sont plus peints ni nos sculptures modelées mais au contraire construits dans l’espace, à l’aide de l’espace. Nous détruisons ce qui auparavant séparait la peinture de la sculpture. » Construction cinétique (1920), première sculpture mobile, en est l’emblème. Affirmant sa totale autonomie, elle incarne la vie réelle, le mouvement, le temps et l’espace. Peu enclin, contrairement à Tatline ou Malévitch, à épouser les idéaux productivistes de la Russie communiste, Gabo s’installe à Berlin de 1922 à 1932. En véritable ingénieur, rompant avec l’apesanteur, l’opacité et le statisme de la sculpture classique, il poursuit ses constructions par assemblage, leur conférant une signification « spirituelle ». C’est avec ses œuvres stéréométriques constituées de fils de nylon que Gabo acquiert une reconnaissance internationale. Reproduction d’un modèle mathématique, Construction linéaire dans l’espace n° 2 est conçue en 1949 pour un projet inabouti, celui de l’aménagement du hall de l’Esso Building à New York. Vingt-six Constructions linéaires seront éditées par l’artiste entre 1949 et 1977, présentant chacune des variations de format et de conception. Produite entre 1949 et 1953, celle du musée de Grenoble est acquise en 1972, lors de l’exposition itinérante de l’artiste en Europe. Gabo adopte ici des matériaux inédits, le perspex (équivalent du plexiglas) et le nylon. Le mobile, traversé par la lumière qui ondoie à sa surface, est un condensé de légèreté et de transparence, la matérialisation des mouvements et rythmes subtils de l’« espace-temps ». Tel un organisme vivant rayonnant de sa propre vie intérieure, Construction linéaire est une structure animée qui se recrée constamment au contact du visiteur.

Un autre regard

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