Le Faneur

Bart van der LECK
1957 - 1958
140,6 x 140,2 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à M. O.Schöne en 1989
Localisation :
SA30 - Salle 30

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En 1917, Bart van der Leck est l’un des artistes fondateurs, aux côtés de Van Doesburg et Mondrian, du mouvement De Stijl et de la revue éponyme qui diffuse les idées du néoplasticisme, art nouveau basé sur une réduction du vocabulaire pictural aux trois couleurs primaires et au noir et blanc, aux lignes orthogonales, à la bidimensionnalité et à la facture neutre. Formé à l’art des vitraux et aux arts appliqués, fortement influencé par l’art égyptien, Van der Leck a déjà le goût de la stylisation du dessin lorsqu’il commence à peindre. En 1916, une rencontre déterminante a lieu avec Mondrian, alors impressionné par La Tempête, tableau aux aplats de rouge, bleu, jaune, noir et blanc et au sujet poussé à la limite de l’abstraction. Influencé à son tour par Mondrian, Van der Leck peint des œuvres intitulées Mine, Sortie d’usine ou simplement Composition dans lesquelles le motif n’est quasiment plus lisible. L’artiste procède en effet à une déconstruction méthodique du sujet jusqu’à aboutir à une répartition rythmée de carrés et de rectangles sur fond blanc. Dès 1918, Van der Leck quitte De Stijl pour poursuivre ses recherches de manière autonome, en peinture comme dans ses travaux d’art appliqué (céramique notamment). Il réalise indifféremment des compositions purement abstraites et des constructions géométriques tirées de la réalité, tel Le Faneur, une de ses dernières toiles. Avec les natures mortes et les animaux, la vie quotidienne fait partie des thèmes de prédilection de l’artiste. Lointain souvenir de Millet et de Van Gogh, l’homme au champ est traité dans un grand format carré. Fidèle à sa méthode de décomposition progressive de la réalité, le peintre réduit le faneur et son outil à quelques surfaces géométriques dérivées du rectangle et du triangle. La fourche et les jambes du personnage constituent de grandes diagonales engendrant un dynamisme que Mondrian refusait et dont Bart van der Leck use avec liberté. Les trois couleurs primaires réparties savamment créent un rythme qui anime la scène. À la recherche de l’expression de la quintessence du réel, le peintre réussit, par sa parfaite maîtrise des rapports entre formes et couleurs dans un espace épuré, à créer une image monumentale de l’homme au travail.

Un autre regard

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