Composition n° 7, carré dans la section d'or

Jean GORIN (Jean-Albert GORIN, dit)
1927
51 x 51 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Donation de Suzanne Gorin en 1989

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« Jean Gorin est le seul néoplasticien français » déclara Mondrian à propos de celui qui allait devenir l’un des continuateurs les plus brillants de son œuvre. Après des études à l’École des beaux-arts de Nantes, Gorin découvre l’art de Cézanne et des peintres cubistes. La lecture en 1923 de l’ouvrage de Gleizes et Metzinger, Du Cubisme, le pousse vers l’abstraction. En 1925, le contact avec l’architecture du Corbusier et avec la revue L’Esprit Nouveau le dirige vers le purisme. Mais c’est grâce à la rencontre déterminante, en 1926, de l’œuvre et des écrits de Mondrian à travers la revue Vouloir que le langage de la « nouvelle plastique » s’impose comme une évidence à Gorin. La même année, il écrit à Mondrian et lui rend visite à Paris. Composition n° 7, carré dans la section d’or appartient à une série qu’il réalise à la suite de cette rencontre et qui marque son adhésion à la philosophie néoplastique et aux principes d’une peinture exécutée dans une facture neutre, basée sur l’agencement orthogonal et asymétrique de plans de couleurs réduites aux trois primaires auxquelles s’ajoutent le blanc et le gris. Les rapports de surfaces et de valeurs, délimitées par des lignes noires horizontales et verticales, sont l’expression d’une harmonie universelle évoquant celle du cosmos. Soucieux de perfection formelle, Gorin a construit son tableau à partir de trois plans de couleurs primaires, trois plans de « non-couleurs », gris et blanc, et trois lignes droites noires. L’absence de ligne séparant deux zones de couleur, inspirée à l’artiste par Vantongerloo, n’existe pas chez Mondrian ; elle introduit ici une nouvelle dimension spatiale. Les quantités de rouge, de jaune, de bleu, dont le dynamisme est neutralisé par le gris, sont savamment calculées par le peintre. Placées en périphérie, ces trois couleurs encadrent un carré blanc ouvert sur l’espace extérieur au tableau. L’ensemble, fondé sur les proportions du nombre d’or, répond à la quête d’équilibre et d’unité de l’art néoplastique. Dès 1926-1927, Gorin développe l’idée d’une expansion dans l’espace du néoplasticisme pictural. En 1930, il réalise un premier relief peint qui ouvrira sur une production à mi-chemin entre sculpture et architecture. En 1989, la veuve de l’artiste, Suzanne Gorin, effectue une importante donation au musée, constituée de peintures, reliefs, constructions et dessins.

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