La Comédie

Victor Edmond LEHARIVEL-DUROCHER
1861
128 x 75 x 85 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1888
Localisation :
SA18 - Salle 18

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Après quelques cours de dessin pris à Rouen, Victor Leharivel-Durocher entre à vingt ans à l’école des beaux-arts de Paris. Dès 1846, il envoie régulièrement des œuvres au Salon et répond à de nombreuses commandes monumentales. Sa sculpture Être et paraître présentée au Salon de 1861 est acquise par l’État la même année pour être exposée au musée du Luxembourg. Son entrée dans les collections grenobloises se fera vingt-sept ans plus tard pour la satisfaction de l’architecte du musée, André Questel, qui prévoyait de présenter cette œuvre dans son vestibule. La perception de de la sculpture varie selon la place du spectateur : du visage serein de la femme assise, en partie vêtue d’un manteau aux drapés délicats, en émerge un autre aux traits ironiques. Il ne s’agit pas d’une anamorphose mais du masque que porte à bout de doigts le modèle, qui représente ici l’allégorie de la Comédie. À la beauté classique et idéale qu’aucune imperfection ne vient troubler s’oppose une autre représentation du visage, brutale et inquiétante. Cette dualité du caractère humain illustre ainsi la complexité du jeu de Thalie, muse de la Comédie et renforce l’idée selon laquelle derrière le masque peut se dissimuler une réalité fort différente. « La femme au corps divin promettant le bonheur / par le haut se termine en monstre bicéphale » : ces vers du poème « Le masque » composé par Charles Baudelaire en 1859 à propos d’une sculpture d’Ernest Christophe décrivent si bien l’œuvre de Grenoble que l’on serait tenté de croire que Leharivel- Durocher a sculpté Être et paraître sous leur influence. Donnant à découvrir successivement le visage et le masque, l’artiste confère à son allégorie des caractéristiques humaines qui, au-delà du seul art théâtral, peuvent illustrer l’existence dans son entier et interroger les notions de l’être et du paraître.

Un autre regard

  • La sculpture au XIXe siècle

    La fin du XVIIIe siècle, en particulier suite aux fouilles d’Herculanum et de Pompéi, voit chez de nombreux artistes un regain d'intérêt pour les modèles grecs et romains.

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