Henri Blanc-Fontaine

Ce buste du peintre grenoblois Henri Blanc- Fontaine (1819-1897) a été réalisé cinq ans après sa mort, sans doute à la demande de la famille Gruyer qui en fit don au musée en 1906. Blanc-Fontaine était en effet l’époux d’Amélie Gruyer (1825-1896) et avait une grande amitié pour son beau-frère, Jean- Hector Gruyer (1827-1908), chanteur d’opéra, maire de Sassenage et membre très actif de la vie culturelle grenobloise. Blanc-Fontaine fut aussi le professeur de peinture de sa bellesoeur Eugénie Gruyer (1837-1921).
Au moment de la commande du buste, le sculpteur Eustache Bernard, directeur de l’école de moulages décoratifs et artistiques pour l’emploi du ciment, est réputé pour la qualité de ses portraits de personnalités. Il a déjà exécuté plusieurs bustes et médaillons d’artistes, dont ceux de Tancrède Bastet, d’Alexandre Debelle, de Jean Achard et d’André Albertin. Blanc-Fontaine et Bernard évoluant dans les mêmes cercles, le sculpteur a pu s’appuyer sur ses souvenirs et sur des tirages photographiques pour saisir, avec une grande exactitude, la physionomie du peintre. Un cliché de 1890, conservé au Musée dauphinois^[1], présente d’importantes similitudes avec ce buste qui montre un homme élégant, d’une belle prestance, portant le regard au loin avec assurance. Le foulard noué négligemment au col de la chemise, le chapeau en feutre, les cheveux et le bouc un peu longs évoquent une figure d’artiste familière aux Grenoblois de l’époque. Très attaché à l’Isère, Blanc-Fontaine avait décidé, après avoir parfait sa formation à Paris dans l’atelier de Léon Cogniet et à l’École des beaux-arts, de revenir vivre et travailler à Grenoble.

^[1] Collection Musée dauphinois, fonds famille Flandrin.