Paysage des environs de Voiron
Élève du paysagiste Louis Étienne Watelet puis du peintre d’histoire François-Joseph Heim, Lapito est un artiste voyageur. Il séjourne dans de nombreuses régions en France (Midi, Auvergne, Charente, Corse, Dauphiné, Alpes …) mais aussi à l’étranger (Suisse, Italie, Allemagne, Pays-Bas). Autant de lieux que ce paysagiste prolifique va fixer sur la toile. Il expose régulièrement dans les Salons de Paris (médaille de 1ère classe en 1835), Lyon, Lille, Douai, Cambrai, Arras, Angers, Moulins, Bruxelles (médaille d’or en 1848) et les titres de ses œuvres témoignent de ses multiples pérégrinations.
Il travaille sur le motif à la mine de plomb, à l’aquarelle ou à la peinture à l’huile mais ses paysages classiques, délicats et soignés, s’affranchissent parfois de la réalité au profit d’une harmonie d’ensemble plus idéalisée. Son travail trouve un écho très favorable auprès de ses contemporains et il bénéficie d’une reconnaissance officielle qui se concrétise par quelques achats de l’État.
Il séjourne à plusieurs reprises dans le Dauphiné notamment à Pont-en-Royans et au Bourg d’Oisans. Sa présence est aussi attestée dès 1827 à Sassenage, près de Grenoble, où se rencontrent des artistes de tous les horizons. C’est un lieu pittoresque au pied du Vercors qui offre des motifs intéressants de cascades, grottes (aussi appelées cuves), aqueduc et ruelles. En 1840, il peint donc ce Paysage des environs de Voiron montrant une curieuse bâtisse adossée à un rocher d’où surgit une petite cascade. De son balcon, une femme puise de l’eau dans le ruisseau avec un seau attaché à une corde comme elle le ferait dans un puits tandis que plusieurs personnes s’affairent le long d’une route caillouteuse. Dans ce paysage très minéral, l’artiste s’intéresse avant tout à cette curiosité architecturale qui témoigne des fabuleuses capacités d’adaptation des villageois à leur environnement.