Le Maître d'armes

Tancrède BASTET (Jean Célestin Tancrède BASTET, dit)
1890
114 x 83 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de M. Barthélémy en 1900
Localisation :
SA20 - Salle 20

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Tancrède Bastet entre à l’école des beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Cabanel, en 1870. Cet enseignement, qui repose selon la tradition académique sur le dessin et l’étude de l’anatomie, va profondément le marquer. De 1903 à 1910, chargé de mission en Orient par le ministère des colonies, le Grenoblois voyage en Égypte, en Inde, où il séjourne quatre mois dans la ville sainte de Bénarès, en Afrique du Nord, puis en Europe. De retour à Grenoble, Bastet s’adonne volontiers au paysage en compagnie des peintres qui fréquentent le village de Proveysieux, en Chartreuse. Ce tableau est un portrait de Monsieur Barthélémy, un notable grenoblois, en maître d’armes. Vêtu de son costume de combat, le corps bien campé, une jambe en avant, la pointe du fleuret touchant le sol et son masque dans la main gauche, l’athlète pose avec fierté. Remarquable portraitiste, Bastet s’attache à rendre, avec force détails et souci d’exactitude, tant le caractère du personnage que son costume et ses accessoires. Le regard droit dirigé vers l’adversaire révèle la détermination de l’homme prêt au combat, tandis que sa chevelure et sa moustache soignées témoignent de son rang et de son élégance. Le costume blanc est décrit avec minutie, à l’aide d’une facture délicate, en particulier les boutons, la poche, et les nombreux plis des manches et du pantalon. Quelques reflets lumineux suffisent à faire ressortir le cuir noir qui gaine les poignets, la ceinture et les chaussures. Jusqu’aux phalanges des doigts qui apparaissent sous le gant, rien n’échappe au regard scrupuleux du peintre. Plus attentif au rendu des valeurs qu’à l’expression par la couleur, il réduit sa palette à un camaïeu de blanc et de gris brun qu’il décline en de multiples nuances. En l’absence de tout décor l’attention se concentre sur le personnage, rigoureusement placé au centre de la toile où il apparaît dans toute sa noblesse.

Un autre regard

  • Le portrait au XIXe siècle

    Le genre du portrait est particulièrement florissant dans l’art français au XIXe siècle. Les commanditaires changent et les artistes gagnent en indépendance.

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