Paysage, soleil couchant

Jean-Baptiste Camille COROT dit Camille COROT
vers 1865 - 1870
51 x 73 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1914
Localisation :
SA16 - Salle 16

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Considéré comme un précurseur de l’impressionnisme, Corot n’en a pas moins commencé sa carrière en s’initiant au paysage néo-classique dont il apprend la rigoureuse composition à l’école des beaux-arts de Paris, dans les ateliers de Michallon puis de Bertin. Ce dernier l’encourage par ailleurs à se confronter à la lumière du plein air, ce qu’il fera dès 1822 en forêt de Fontainebleau, devenant ainsi l’un des fondateurs de l’École de Barbizon. De ses voyages en Italie, qu’il effectue à trois reprises entre 1825 et 1843, Corot ramène un important matériel d’étude, paysages de la campagne romaine ou figures d’Italiennes, qui lui servira en particulier dans les œuvres, vues d’Italie ou grandes composition bibliques ou mythologiques, qu’il présente au Salon jusqu’en 1845. À partir de 1850, ses compositions évoluent vers de petits paysages à l’atmosphère ouatée, où seuls quelques personnages, nymphes ou bergers, vaches et chèvres, viennent peupler les rives d’un étang ou la trouée d’une forêt, plongés dans une lumière crépusculaire. Ce Paysage au soleil couchant, composé en 1853 par l’artiste pour Léonce Mesnard avec qui il entretenait une relation amicale, illustre parfaitement ce thème que l’artiste ne cessera d’explorer tout au long de sa carrière. Véritable poète de la nature, attaché au frémissement des feuillages qu’il traite dans une touche légère et scintillante, Corot capte les moindres effets de la lumière sur la surface de l’étang. L’ombre dense du bosquet d’arbre, dans des tonalités de bruns et de verts sombres, laisse à peine deviner la silhouette du vacher et de ses bêtes. Seule la tache rouge du bonnet vient rompre cette obscurité et réveiller l’ensemble. Probablement réalisé dans les environs de Ville d’Avray où l’artiste séjourne à de nombreuses reprises et qui se trouve à quelques kilomètres de la maison de Mesnard à Viroflay, ce paysage de plein air cherche moins à enregistrer les moindres détails réalistes de la scène qu’à en proposer une vision poétique.

Un autre regard

  • Le paysage au XIXe siècle

    Au XIXe siècle, la peinture de paysage prend une place considérable dans la production des peintres. Elle cherche à rompre avec l'académisme et ses règles de composition.

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